Voici le nouvel album d'un autre cinglé du rock indépendant US. Mais Dan Deacon, avec son allure de geek attardé, provoque d'emblée plus de sympathie qu'un Ariel Pink. Ici, on n'a de plus, pas l'impression d'être victime d'une quelconque manipulation. C'est de la musique à prendre au premier degré : festive, partant tout azimut, souvent même trop généreuse qu'elle en finit par fatiguer les tympans. "America" marque un tournant dans la carrière du bonhomme. D'abord, parce que c'est son premier disque sur un des labels les plus incontournables du rock indépendant, Domino. Ensuite, parce que pour la première fois, Deacon aborde des sujets plus sérieux, d'où ce titre d'album (à lire sa très intéressante interview dans Les Inrocks, pour preuve que sous des allures de demeuré, le gaillard est loin d'être idiot). Les deux morceaux les plus accrocheurs sont situés très rapidement sur le disque. "True Thrush" et "Lots" sont tout bonnement exceptionnels et feraient même danser une statue.
Ensuite, il y a la très belle "Prettyboy" dans la lignée du meilleur Brian Eno, incongruité totale tellement la mélodie est réduite pour une fois à sa plus simple expression. Car la suite et notamment la quadrilogie sur l'Amérique finit malheureusement par lasser. Il faut dire qu'une fois de plus, Deacon ne lésine pas sur les effets et sur les sons. Sa musique ? Un mélange de LCD Soundsystem pour l'efficacité disco-punk et d'Animal Collective pour le côté foufou et imprévisible. Malgré ses quelques défauts, "America" est déjà un des grands albums de la rentrée 2012.
Clip de "True Thrush" :