La suite incontournable d’un Long Halloween !
Après avoir construit l’excellent Batman – Un Long Halloween sur base du récit Batman – Année 1 de Frank Miller, Jeph Loeb et Tim Sale livrent la suite de Batman – Un Long Halloween, tout en reprenant plusieurs personnages de Batman – Année 1.
Initialement paru entre 1999 et 2000 en 13 fascicules en VO chez DC Comics, “Batman – Dark Victory” fût également publié en 4 volumes en VF chez Semic avant d’être repris en version intégrale dans cette collection DC Essentiels d’Urban Comics.
L’histoire commence donc là où Loeb l’a abandonnée à la fin de Batman – Un Long Halloween : Holiday et Pile-ou-Face sont incarcérés à l’asile d’Arkham, la pègre de Gotham City a été décapitée avec la mort du Romain, tandis que Batman et le commissaire Gordon doivent faire face au crime sans le procureur Harvey Dent. Malheureusement pour le Dark Knight et heureusement pour nous, la mafia de Gotham va vite reprendre des couleurs avec la fille du Romain aux commandes. Batman aura donc du pain sur la planche au milieu d’une Sofia Falcone revancharde et d’un nouveau procureur (Janice Porter) qui décide de rouvrir le dossier de Holiday.
Jeph Loeb met brillamment en place sa galerie d’acteurs dans ce nouveau polar qui vient à nouveau mettre à l’épreuve les facultés de détective de l’homme chauve-souris. Depuis l’année de Batman – Un Long Halloween et la mort du Romain, la pègre n’a donc plus le monopole sur les activités criminelles de Gotham et, cette mafia qui était auparavant intouchable, doit maintenant également faire face aux criminels masqués évadés d’Arkham. Le scénario reprend la recette de Batman – Un Long Halloween et l’évasion du Joker, de l’Epouvantail, de l’Homme Calendrier, de Solomon Grundy, de Holiday et de Pile-ou-Face est accompagnée de meurtres de policiers corrompus, auxquels James Gordon avait du faire face lors de son arrivée à Gotham City dans Batman – Année 1 et qui sont maintenant retrouvés pendus lors de jours fériés. La clé des messages sibyllins laissés par ce mystérieux tueur en série, le Pendu (The Hangman), qui arpente les rues de Gotham City, demeure longtemps un mystère. C’est dans ces eaux troubles de Gotham que le commissaire James Gordon et son équipe, sous l’œil attentif de Batman, vont tenter de trouver la réponse à cette énigme.
Ce scénario, qui introduit le mystère du Pendu, le personnage de Robin et le nouveau procureur, qui met en verve une galerie impressionnante d’ennemis de Batman, réorganise la mafia de Gotham et tire la parallèle avec Batman – Un Long Halloween, est donc d’une grande richesse. Plus que l’identité du tueur, c’est surtout le développement psychologique des personnages et l’évolution de leurs liens qui est intéressante à suivre, ainsi que l’importance que donne Jeph Loeb à la relation entre enfants et parents et à la dualité qu’il développe chez certains personnages (Pile-ou-Face, Batman, Catwoman).
Visuellement, Tim Sale reste égale à lui-même et livre des planches de toute beauté. La technique du flashback parallèle qu’il utilise pour comparer les destins de Bruce Wayne et Dick Grayson, démontre également son envie d’innover.
Si d’un côté, “Batman – Dark Victory” souffre de la comparaison et de sa structure identique à Batman – Un Long Halloween (meurtres en série les jours de fêtes, introduction d’un personnage important (Pile-ou-Face/Robin), relations Gordon-Dent-Batman-Catwoman), de l’autre, il est difficile de s’imaginer une meilleure suite possible aux meurtres de Holiday.