L'accordeur de silence, de Mia Couto
Résumé : la première fois que j'ai vu une femme j'avais
onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j'ai fondu en
larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu : Jésusalem. C'était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final. Mon vieux, Silvestre Vitalício, nous avait expliqué que c'en était fini du monde
et que nous étions les derniers survivants. Après l'horizon ne
figuraient plus que des territoires sans vie qu'il appelait vaguement 'l' Autre-Côté'.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de littérature africaine et il m'a fallu un peu de temps pour me réhabituer à cette forme d'écriture hors du temps. J'ai vite repris mes marques et la poésie de Mia Couto a fini par me faire voyager dans cette perception du monde si loin de l'euro-centrisme. L'isolement de ce territoire perdu, Jesusalem, nous enveloppe soudainement et nous voilà au milieu de la forêt ressentant la solitude et la souffrance de chaque protagoniste. Si vous avez d'autres romans africains à me faire découvrir, je suis preneuse!
Apocalypse bébé, de Virginie Despentes
Résumé : Valentine
a disparu... Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar
contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie
Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone,
sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l'adolescente
égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se
rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le
portrait d'une époque.
Ouh là, scepticisme à la vue de ce nouveau roman de Virginie Despentes qui n'a jamais réussi à me conquérir complètement. Et quelle agréable surprise de la voir mettre de côté les ambiances glauques des pentes de la Croix-Rousse et une prose graveleuse pour une intrigue pour le moins original et au final bien ficelée. Un agréable moment de lecture, même si la fin détonne un peu avec l'ambiance du roman.
Les vacances d'un serial killer, de Nadine Monfils
Résumé : comme chaque été, Alfonse Destrooper part en villégiature à la mer du
Nord. Josette, sa femme, est bien décidée à se la couler douce, entre
farniente à la plage et shopping dans la station balnéaire. Les enfants,
Steven et Lourdes, emportent leur caméra pour immortaliser ces vacances
tant attendues. Quant à la mémé, véritable Calamity Jane, elle les
accompagne dans sa vieille caravane.
Mais le voyage commence mal ! Un motard pique le sac de Josette à un
carrefour et s'enfuit. Furieux, Alfonse s'arrête dans un snack pour
s'enfiler une bière pendant que les deux ados, avec leur manie de tout
filmer, s'amusent à planquer leur caméra dans les toilettes, histoire de
recueillir quelques images truculentes. La famille Destrooper reprend
finalement la route. À l'arrière de la voiture, les ados visionnent
tranquillement leur vidéo. Quand, soudain, ils découvrent à l'écran le
cadavre du motard gisant sur le sol des toilettes du restoroute ! Et,
pour couronner le tout, la magnifique pension dans laquelle les
Destrooper ont prévu de séjourner est un rade pourri. Les vacances en
enfer ne font que commencer...
A la lecture du résumé, le côté déjanté du roman m'a beaucoup plu et puis, toutes ces critiques élogieuses de célébrités... Jeunet, Michel Blanc qui mettent un genou à terre devant Nadine Monfils, c'est quand même de la bonne référence, non? Effectivement, on se marre bien au début, c'est complètement barré. Et puis on finit par se lasser de l'humour graveleux, de l'argot employé à toutes les sauces. Sans compter le nombre d’ellipses dans l'intrigue ou les raccourcis qui font qu'on ne comprend plus rien à rien... Même pas un bon moment de lecture mais du lourd du début jusqu'à la fin. Je déconseille.
Cet été-là, de Véronique Olmi
Résumé :
Denis
et Delphine, Nicolas et Marie, Lola et Samuel. Trois couples qui depuis
des années se réunissent le 14 juillet pour profiter de l’insouciance
des repas entre amis et l’agréable torpeur des journées d’été normandes.
Mais cet été-là, leur rencontre avec Dimitri, un adolescent mystérieux,
va rompre cette belle harmonie en faisant planer la menace de la
disparition prochaine du grand pin.
Un roman qui ne m'a pas laissé une grande impression même si la lecture n'est pas désagréable. Évidemment, on est tenté de projeter sa propre histoire sentimentale en cherchant lequel des trois couples nous correspond le plus. Parfois c'est amusant, parfois déroutant...L'intrigue autour de Dimitri finit en eau de boudin, pim pam poum, plus rien, ok. Livre sympa, sans plus.
Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, de Thomas Vinau
Résumé : Le voyage géographique et intime d'un jeune homme qui devient père. Walther quitte la femme qu'il aime pour aller vagabonder du nord au sud, des Flandres laiteuses jusqu'à l'Espagne
éclatante. Un voyage qui finira par le ramener, presque par hasard à
l'essentiel, vers celle qui a su le laisser partir et attendre leur
enfant. Composé d'instantanés d'une grande délicatesse, ce roman est conçu en deux parties : les jours d'errance puis la vie à demeure, les lointains dépaysants et l'art des petits riens.
Un très bon moment avec ce roman original et plein de poésie, qui se lit très vite. Pas d'intrigue, juste se laisser porter par les états d'âme de Walther. Reposant!