Planté comme un bâton rouge et bleu en plein coeur du théâtre d'Epidaurus, seul au monde, je me plais à voir surgir des pierres quasi intactes un spectateur de la Grèce antique. Le rouge rappelant les écorchures d'un passé révolu, le bleu invitant à élever le regard. Je ne suis plus Victor le victorieux de Rome, je suis Nicolas le vainqueur du peuple. Le visiteur d'un site antique n'est pas un simple observateur passif, il est appelé à devenir acteur d'une épopée culturelle qui ne meurt que dans le coeur de ceux qui ne voient pas dans l'éternité la feinte du temps qui enjambent les siècles comme l'on monte des marches vieilles de trois mille ans.
Ces quinze mille places ne sont pas vides, elles sont pleines de tous ses occupants qui ont tendu l'oreille et ouvert les yeux pour dévorer les scènes de ce théâtre populaire. La culture sur un plateau d'argent pour tous les citoyens, c'est une idée grecque. Elle est géniale et elle continue de vivre et de susciter des enthousiasmes créateurs. L'oeuvre du Puy du Fou que je porte si haut dans mon petit coeur de français est un rayon évadé du soleil grec. La musique, la parole et la forme sont premières. C'est l'ADN du monde.
Nouveau! Possibilité de découvrir une musique du Jukebox après lecture de l'article : Je sais de Thomas