Genre : Aventure, historique
Année : 1972
Durée : 1H34
L’histoire : A la fin de l’année 1560, un groupe de Conquistadors s’engage dans la forêt vierge à la recherche du mythique Eldorado. Lopé de Aguirre prend le commandement de l’expédition et décide de la mener à son propre compte. Le voyage tourne au cauchemar.
La critique de Vince12 :
Attention chef d’œuvre signé Werner Herzog : Aguirre, la colère de Dieu. Ce film culte réalisé au début des années 70, annonce le renouveau du cinéma allemand. Herzog, pour sa part se défend d’avoir fait un film historique, pour autant on pourrait dire qu’Aguirre va bien au-delà et qu’il fait partie de ces films qui emmènent le spectateur dans un voyage métaphysique.
Attention SPOILERS
Nous sommes à la fin de l’année 1560, Don Pedro de Ursùa dirige un groupe de conquistadors dans la forêt vierge afin de trouver la cité mythique d’Eldorado.
Un de ses lieutenants, Lopé de Aguirre, un mégalomane et un illuminé, conteste ses ordres. Aguirre tente de saboter l’expédition et Ursùa commence à avoir des soupçons.
Aguirre engendre alors une mutinerie et fait sacrer « empereur d’Eldorado » Don Fernando de Guzmàn, l’un des nobles de l’expédition.
Il laisse la vie sauve à Ursùa et à sa femme qu’il retient tous deux prisonniers. Ensuite l’expédition construit un radeau et descend le fleuve pour trouver Eldorado. Leur voyage les mènera au bout de la folie.
Pour information l’histoire que raconte Aguirre, la colère de Dieu est tirée de faits réels, sauf que la réalité va beaucoup plus loin que le film puisque selon les écrits de Gaspar de Carvajal, Aguirre ne s’est pas perdu sur l’Amazone mais est parvenu à l’Atlantique et a attaqué des colonies espagnoles.
Pour le reste, Aguirre, la Colère de Dieu fait indéniablement partie de ces films qui vous marquent profondément par leur ambiance. Dés la première image, le ton est donné, avec ce paysage fantastique et cette musique semblant venir tout droit des cieux.
Herzog en impose clairement avec sa réalisation immédiatement identifiable. Comme on l’a souvent dit, chez lui le paysage semble être un personnage à part entière, cela se ressent clairement dans Aguirre. Il y’a également cette amour du pays lointain inaccessible qui se retrouvera dans Fitzcarraldo.
Herzog filme donc une œuvre sur la mégalomanie et la folie, mais il le fait de façon extrêmement puissante et démesurée. Tout le film est teinté d’une véritable folie. Une fois encore l’ambiance est surréelle, de même que les personnages.
A un moment donné du film on perd même la notion de temps. La nuit n’existe plus et toute l’action se situe en plein jour dans un paysage semblant sorti tout droit d’un délire fantastique. Le temps ne change pas et on est entraîné dans une véritable descente aux enfers.
Tous ces éléments font d’Aguirre, la Colère de Dieu, un film méchamment viscéral. Une fois encore la réalisation de Herzog est magnifique et envoûtante. Sa mise en scène est totalement teintée par l’expressionisme allemand.
Ensuite Klaus Kinski délivre une prestation hallucinante dans le rôle d’Aguirre, il faut dire que l’acteur avait la gueule de l’emploi et surtout la même mégalomanie.
Au final Aguirre, La Colère est de Dieu est un véritable chef d’œuvre et un monument du nouveau cinéma allemand, qui recevra le César du meilleur film étranger. A voir absolument.
Note : 18/20