Auteurs : Steve Niles/Bernie Wrightson
Editeur : IDW publishing
Date : 2011
Page/case : case 1, p. 50 du recueil
La scène se déroule de nuit (dehors il pleut), dans la morgue Howard & Family, située en banlieue. Coogan, le détective de l'histoire, est couché sur la table d'opération.
Son ex, Veronica, docteur sur place, s'apprête à lui retirer tous ses organes, et à l'embaumer, ...rien que ça !
Le problème.. c'est que..Coogan n'est pas mort ! Il est bien conscient et c'est même lui qui a demandé cette intervention.
En effet, depuis ce matin, son réveil pénible et très douloureux lui a fait prendre conscience qu'il ne pouvait plus être réellement vivant : D'un trou énorme dans l'abdomen et au dos, il perd ses tripes, et il se décompose lentement. D'ailleurs la puanteur devient insupportable pour tout ceux qu'il croise, car après avoir négligemment bandé ses « blessures », il s'est mis en tête de retrouver son meurtrier présumé. Mais mis à part sa situation plus que hasardeuse et déjà improbable, il ne se doute pas encore vraiment de la suite incroyable à venir. (...)
Steve Niles a pondu là une histoire originale, mêlant récit de zombie moderne et fantastique débridé à la Poe ou Lovecraft, le tout dans un climat de polar digne des meilleurs Hammet. Mais le plus intéressant réside dans le fait qu'il a su se « plier » si l'on peut dire, encore une fois* au style de Berni Wrightson, le maître du macabre en bande dessinée. Car on ressent en effet tout autant les atmosphères si particulière des influences EC comics et Warren dans lesquels Wrightson a baigné dans ses travaux, dés l'aube des années 70.
D'où peut-être ce clin d'oeil, lors de cette scène où le docteur a finit de recoudre son patient : Dialogues : «Christ, je me sens comme Frankenstein» - Frankenstein était le docteur, pas le monstre ! « Peu importe » !), qui rappelle les grandes heures de notre dessinateur (cf. ses superbes et classiques illustrations pour la réédion du Frankenstein de Mary Shelley. (Albin michel, 1981 en France)
Et si le dessin en noir et blanc de mister Wrightson, mis en valeur dans un très grand format luxueux n'a pas la classe et la précision de ces grandes années, puisque la maladie a malheureusement résuit sa précision depuis, on savourera néanmoins avec un plaisir non feint ce récit au grand suspens, et à la fin déjantée (et pleine d'humour), écrit par le terriblement efficace Steve Niles.
...De la gelée royale !?
(*) Steve Niles et Bernie Wrightson avaient déjà travaillé ensemble sur une série de qualité qui avait vu le grand come back de Wrightson après des années d'absence : City of others. (voir Berniewrightson.fr, et le Bernie's blog)