A Supersonic Psychedelia night with The Narcotic Daffodils and Black Market Karma at Madame Moustache , Brussels, annonce le flyer imprimé par l'independent record label, Flower Power Records.
Les Jonquilles sous influences précisant sur leur site, attention braves gens, first gig at 19:45', les rideaux seront fermés à 22:00 pile.
T'es dubitatif, il s'agit de Madame Moustache, à 19h35' tu croises le plus beau spécimen de la race des casses-couilles, RickyBilly, qui confirme l'heure précoce du kick off.
Pendant que la bande à Simon peaufine sa balance, tu te commandes une petite mousse, d'autres amateurs de psychédélisme désuet s'engouffrent dans l'antique dancing: George, Kris et les nombreux fans des N D.
Sont prêts à en découdre, un seul hic, la caissière du commerce, trop occupée à essayer de friser sa chevelure récalcitrante avec des bigoudi multicolores, n'a pas vu l'heure passer et s'est pointée à 20h chez la Moustachue.
En clair, le public est prié de ressortir pour déposer son écot dans l'écuelle, sauf RickyBilly qui préfère placer ses deniers chez Dexia.
La setlist des Narcotic Daffodils prévoit 6 plages, dont 4 titres annoncés pour leur second CD.
Irène : Vocals-Hammond-MicroKorg/ Simon : Sitar-Hammond-Wurlizer 200A-MicroKorg/ Flupke, t'as vu mes guibolles basanées : Bass& Backing/ Hakim : Guitars et Merlin : Drums& percussions entament le récital avec ' Light Dry Gordon'.
Avec une olive?
Oui, Popeye!
Dry, d'accord, mais light, on en doute, à la première rasade, le cocktail dégage des parfums relevés, le chant de Miss Csordas est saccadé et fébrile, le Korg et la guitare pètent des flammes et le soubassement rythmique ne craint aucune secousse sismique, c'est du solide.
Un bridge psyché et d'engageantes vocalises planantes, le monde sait que le band ne travaille pas dans la structure banale: couplet, refrain, couplet...
Julie Driscoll ( avec Brian Auger & the Trinity) ou le prog d' Atomic Rooster, avec le talentueux Vincent Crane, sont des noms traversant ton esprit.
' The Barber' avec une première intervention au sitar, Irène tripotant un micro Korg.
Solide intro n'ayant que peu de points communs avec un certain barbier sévillan.
La gracile blonde,... Irene, Irene, niemand heeft ooit zo mooi neen tegen mij gezegd... chantait un Mens du nord, aussi
musclée que Twiggy et déchaussée à la Sandie Shaw, attire tous les regards mâles, son chant passionné, hurlé ou fluide s'attaque vicieusement à tes cellules, déjà salement endommagées à l'écoute des monologues abscons du brave RickyBilly.Soudain, le Figaro se calme, la plage prenant des coloris sombres aux effluves acides à la Hawkwind.
Captain Flupke, dont le vaisseau s'est posé sur la plaine de Zaventem quelques heures plus tôt, ne semble pas trop souffrir du jetlag et assure comme un dalaï- lama visant au Bodhisattva, niveau 36 ( voeu principal: ne pas commettre l’acte sexuel adultère).
Oublie Tears for Fears ou les Isley Brothers, le titre ' Shout' est de leur plume et se retrouvera également sur la seconde plaque.
Acid prog rock groove au background jazzy te rappelant au bon souvenir de Gentle Giant, National Health ou nos Cos, avec la voix particulière de Pascale Son.
Attachez vos ceintures, direction le Bengale... vous m'en voyez Ravi... ( m'envoyez Ravi !): ' Back from Calcutta... with Mister Jacky'
Where Shankar meets Traffic ou les Yardbirds ( 'Heart full of Soul').
Après le périple au sitar, Saint Simon vient relayer la petite aux claviers, celle-ci commence à jeter des sorts sur tout ce qui bouge, résultat le bon George se prend pour une libellule nourrie à la Newcastle Brown Ale et flotte dans les airs.
Le duc philosophe se souvient de Jon Lord ou de Keith Emerson ( époque The Nice) playing Bach pour entamer une sonate pas plate.
Qui voilà?
La grande Cath, pour elle, 'que bois-tu' signifie bonjour.
Seconde pièce maîtresse de leur première oeuvre, pas destinée aux individus souffrant de vertige: 'Go fuck yourself with your cat on the roof'.
Un rondo infernal avec Hakim en électron libre.
La dernière ' Million Dollar Baby', un shoutalong funk rock, chanté par la frêle Irène, bien secondée par Flupke, le décoré de la Légion d'Honneur.
40' intenses, le boum que t'as entendu, c'est George retombé lourdement sur le plancher après son trip cosmique.
Bargain hunters are in for a real treat with a visit to The Deptford Market.
T'as sorti les guides touristiques?
On te parle du marché noir , puis, pour éliminer le mauvais karma, il suffit de rester zen, trois pintjes, ça peut aider.
Sinon Black Market Karma are a psychedelic rock'n'roll band from South East London, sont très jeunes et ont déjà sorti deux full CD's ( que tu peux télécharger gratos) chez Flower Power Records.
Stan Belton ( vocals, guitar) , Mike Sutton ( bass) , Sam Thompson Garido ( guitar, percussion, backings) , Mat Salerno ( percussion) , Louisa Pili ( percussion, guitar, vocals) & Tom Parker ( drums) se réclament du Brian Jonestown Massacre, des Stones (époque Brian Jones), Jesus & Mary Chain, Spacemen 3 ou des Beatles et pratiquent un psychedelic rock obsédant, truffé d'éléments stoner ou shoegaze.
En cinquante minutes, ils ont mis tout le monde d'accord, c'était pas bidon!
Première salve, ' Dee Dee' , un son brut, dense, des riffs lourds et lancinants, tu y ajoutes le chant à la fois flegmatique et hypnotique de Stan le rouquin. D'emblée, les têtes se dandinent en mesure et le brave George est reparti pour un trip sidéral, sans avoir absorbé 3 livres de fungi qui poussent pas en champignonnière, du côté de Paris.
Aux influences citées par les Londoniens, tu rajoutes une bonne dose de Kula Shaker et d'Oasis.
' Wilter' voit Louisa ramasser une gratte, trois guitares jouant les mêmes riffs, ça te fabrique un wall of sound plus solide que feu le mur de Berlin.
Ton esprit semble flotter dans une enveloppe gazeuse fluide n'ayant rien à voir avec la gueule d'Arletty: galaxies , superamas, nébuleuses spirales, étoiles géantes défilent sur l'écran de ton cortex sans que tu doives clore les paupières.
' All that I've made', titletrack d'un EP de 2011, virevolte dans les mêmes sphères, tout naturellement le titre se fond dans ' All that I've lost' ...feel strange in my head... psalmodie-t-il, on se demande pourquoi!
Une séance tuning avant d'ébaucher un drumming martial préludant ' Adrone'. Une longue entrée en matière instrumentale avant d'entendre Stan entamer un chant en chambre d'écho sur couches de guitares brumeuses et répétitives.
Ensorcelant flou artistique!
Shit I just broke a string of my bass, constate Mike.
Tu veux ma Fender, gamin, propose Flupke, le bon samaritain.
Non, ça va, je continue avec trois cordes.
Duo vocal mixte et effets noisy pour le spectral ' Hold me down', suivi d'une sixième et dernière plage addictive, 'Wash out', aux éléments shoegaze, à la My Bloody Valentine, omniprésents.
Les dernières notes ne sont pas encore jouées, mais, déjà, la mignonne Louisa débranche sa guitare et emballe la marchandise, il ne faudra pas s'attendre à un bis .
Nouveau boum!
George?
Oui, juste à nos pieds, heureusement nos godets étaient vides!