Titre original : Rambo 3
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Peter McDonald
Distribution : Sylvester Stallone, Richard Crenna, Marc de Jonge, Kurtwood Smith, Spiros Focas, Sasson Gabai, Doudi Shoua…
Genre : Action/Guerre/Saga
Date de sortie : 16 octobre 1988
Le Pitch :
John Rambo vit retiré en Thaïlande, où il travaille pour les moines. Une retraite interrompue par le Colonel Trautman, qui demande à Rambo de l’accompagner en Afghanistan dans le cadre d’une mission destinée à renverser le régime de terreur d’un chef de guerre soviet. Rambo refuse, mais change d’avis quand il apprend, quelques jours plus tard, que Trautman s’est fait capturer…
La Critique :
Rambo 3 est clairement le moins bon de la saga. La raison est simple : dans ce troisième opus, tout ce qui faisait de Rambo un personnage intéressant est passé sous silence. Ne reste que le type toujours seul (ou presque) contre tous et super balèze. Dans Rambo 3, la problématique qui habitait le premier volet et un tout petit peu le second, n’est plus de la partie. Rambo fait même de l’humour (comme lorsqu’il lance « Ça va être dur de les encercler ! » au colonel Trautman, alors qu’ils font face à toute une armée).
La critique n’a pas été tendre avec Rambo 3, qui n’a fait qu’exploiter le potentiel d’action-man de son héros, tout en tournant le dos à la moelle profonde du premier volet. Alors oui, il y a toujours le petit discours en début de film qui replace le personnage dans un contexte torturé, mais c’est bien tout. Le cahier des charges est on ne peut plus simple et repose sur une volonté de rééditer l’incroyable carton du deuxième opus au box-office.
Dans cette nouvelle aventure, John Rambo est une nouvelle fois confronté à de vilains soldats russes. Le contexte est connu et archi-codifié et renvoi à la Guerre Froide, d’une manière encore plus bas du front que dans le second volet. On fait ici la connaissance du peuple afghan et des moudjahidines, qui aident Rambo dans le bon déroulement de sa mission. Le film de McDonald rend clairement hommage à ces soldats rebelles en les glorifiant chaque fois que l’occasion se présente.
L’Histoire se chargera, quelques années plus tard, de conférer à Rambo 3, un écho gênant, quand les États-Unis rentreront en guerre contre les talibans, en Afghanistan.
Mais finalement, il faut quand même savoir que Rambo 3 ne se propose pas d’exposer en détails les enjeux complexes qui ont motivé la Guerre Froide. Il en utilise juste les grandes lignes pour délocaliser son héros dans un milieu inédit (de la jungle au désert) et se payer par cela une petite touche d’exotisme.
Plus léger, riche en répliques hilarantes et instantanément cultes (« Où est-ce que les missiles sont localisés ? (…) Dans ton cul ! »), Rambo 3 est, à l’image du deux, un pur film d’action, l’humour premier degré en plus.
Et dans le genre, encore aujourd’hui, le long-métrage tient relativement bien la route. Si on oublie le scénario et ses enjeux pas franchement folichons, cet opus repose sur une mise en scène plutôt travaillée. Simple mais efficace. Considéré par beaucoup comme l’un des navets les plus retentissants de Stallone, Rambo 3 est davantage anecdotique que véritablement mauvais. Finalement, ce qui est le plus regrettable est cette volonté d’avoir dépouillé le héros d’une large partie de sa moelle.
Dans Rambo 3, Rambo est une machine de guerre qui se soigne a coup de poudre à canon, qui dérouille sévère, qui tire à l’arc sur des hélicos, qui balance des vannes et élimine ses ennemis à la vitesse d’une locomotive lancée en pleine descente. Avec 132 morts, pour une moyenne de 1,3 par minute, le troisième Rambo ne fait pas dans la dentelle. Ce n’est pas ce qu’on lui demande on est d’accord, mais vu d’où il était parti, il est légitime de considérer ces aventures désertiques, comme un faux pas, maladroit et bourrin. De héros de guerre traumatisé à son retour au pays, Rambo est passé en quelques années, à mercenaire lancé à la recherche de son partenaire. Partenaire qui, une fois retrouvé, peut échanger avec John de savantes blagounettes pas piquées des vers (surtout en v.f.). Un peu de sérieux voyons…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Carolco Pictures