Expendables 2 (2012) de Simon West

Publié le 25 août 2012 par Flow

Expendables 2. (réalisé par Simon West)

Caméo Land.

Le premier Expendablesétait un plantage complet. Alors qu'on attendait de Stallone qu'il nous épate avec une mise en abîme façon Rockymais décuplée par son imposant casting composé des ex-stars de l'actionner des années 80/90, il se contentait de ridiculiser tout ce beau monde dans un nanar débilisant dénué de sens et de tout enjeu artistique. Ce deuxième épisode n'est guère plus convaincant mais il offre des passages croustillants.

Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près...

Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar – et deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie – l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger. Bien qu’en territoire hostile et donnés perdants, ils vont semer le chaos chez leurs adversaires, et se retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue – cinq tonnes de plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes…

Je vous le donne en mille, le plutonium de l'histoire date de la guerre froide et a été abandonné par les russes. On s'en serait douté mais que voulez-vous les vieilles habitudes ont la vie dure. Il ne faut donc pas compter sur le scénario de cette suite pour se convaincre du bien fondé de l'entreprise. Il ne fait en effet qu'empiler les platitudes de base, entre vengeance et testostérone mal digérée, qui rappellent les navets personnels des membres de l'équipe de choc à leur apogée «créatrice». La nostalgie fera dire à certains que cette époque révolue était bénie, d'où l'intérêt d'y revenir par l'intermédiaire de ce film, mais le résultat fait vraiment has been, dépassé. Pas certain que Stallone voulait laisser cette impression. Comme le dit Schwarzie à la fin: «on devrait être au musée». Faudrait peut-être voir à y rester.

Ce n'est pas non plus du côté de la réalisation qu'il faut se pencher. Plate et dénuée d'inventivité, elle ne fait qu'empiler les explosions et les fusillades à l'ancienne sans sophistication. Du coup, on s'ennuie ferme et on a l'étrange impression lorsqu'on arrive à la fin du film qu'il n'a toujours pas commencé. De quoi mettre mal à l'aise.

Pourtant, il y a un point sur lequel ce deuxième opus est plus appréciable que son aîné: le second degré. Le premier était affreusement terre à terre alors qu'on attendait un déluge de clins d'œil. Seule la scène de l'église remplissait ce rôle. C'est tout l'inverse ici. En fait, les personnages n'existent pas au-delà de l'aura procurée par leurs interprètes. Du coup, le scénario, la mise en scène s'effacent devant l'acteur qui apparaît à l'écran. Il n'y a rien d'autre qui compte. Il suffit de voir l'entrée en scène de Van Damme (composée de maximes débiles), la sortie de Jet Li ou l'apparition mystique de Chuck Norris l'invincible. Le film n'existe plus que pour (et par) ses caméos. De quoi contenter les fans et les cinéphiles qui n'auraient jamais cru voir Schwarzie et Willis échanger leurs répliques cultes dans une smart ou Stallone poutrer la gueule à un Van Damme en roue libre. Je vous l'accorde, c'est mince pour justifier un film. Mais après tout pourquoi pas.

L'art du caméo justifiant un film encore une fois fortement dispensable. Pour le troisième opus, pour lequel la valse des grands noms a déjà débuté (de Nicolas Cage (sic) à Wesley Snipes, en passant par l'immense Clint Eastwood), il faudra un bien plus.

Note: