Des sommets les plus purs, je touche enfin la crête.
Mais plus loin n’est-il pas un horizon plus beau ?
L’oiseau monte si haut au-dessus de ma tête
Et je voudrais monter bien plus haut que l’oiseau !
Si haut que l’oiseau plane en l’azur, sa conquête,
Il ne perd pas des yeux son nid dans ce rameau ;
Si bas que l’homme rampe au sillon qui l’arrête,
Ses yeux plongent toujours dans un azur nouveau !
Combien de cieux franchir encor, quelle étendue
Pour atteindre à l’objet qui tente et fuit ma vue !
Comme l’oiseau, poète, abaisse ton regard !
Ce qu’au loin ton vol cherche est dans ce brin de mousse :
Dieu, dont le double aimant t’attire et te repousse,
S’il n’était que là-haut ne serait nulle part !
Joséphin SOULARY (1815-1891).
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