En principe, l’entrée d’un hôpital est relativement surveillée, a fortiori un hôpital militaire… Et un patient en pyjama, cela se remarque. A quoi sert donc le militaire en faction à la barrière que l’on voit sur la photo ? Qui plus est, le malade fugueur n’est pas n’importe qui selon ce que je lis sur une dépêche de Reuters Un ancien colonel libyen disparaît à Paris (23 août 2012). Abdusalam Aboudajaja, 68 ans avait été admis au Val de Grâce il y a deux semaines pour un accident cérébral. Selon sa famille il aurait été aperçu pour la dernière fois le 6 août 2012 - sur des images de vidéosurveillance alors qu’il quittait l’établissement en pyjama. On pourra disserter longtemps de l’utilité des images de vidéosurveillance en temps réel si personne ne les contrôle. Pour le moins surprenant dans un hôpital militaire.
L’avocat de la famille - qui a fait appel à témoins - s’inquiète de ce qui a pu lui arriver « ça fait deux semaines. On craint le pire. Il pourrait s’être perdu. Il pourrait avoir été enlevé ou tué. Il ne parle pas français, il n’a pas d’argent, il n’a pas de carte de crédit ». Il peut tout aussi bien avoir été recueilli par des braves gens qui parlent l’arabe et avoir perdu la mémoire. Cela s’est déjà vu.
Toujours est-il que par mon expérience d’infirmière je sais que les patients notamment atteints de la maladie d’Elsheimer, s’il n’ont plus leur tête ont toutes leurs jambes et qu’ils peuvent aller fort loin dans leurs fugues. Il m’est arrivé en me promenant à proximité de l’hôpital de Montmorency de croiser des malades en pyjama et chaussons. En les interrogeant, si je m’apercevais qu’ils étaient visiblement perturbés, je les raccompagnais à la porte de l’hôpital pour qu’ils soient pris en charge. S’ils me disaient vouloir aller boire un coup dans un des troquets sur la place du Marché je me gardais bien de les en empêcher. Ils ont bien droit à un peu de bon temps, non ?