Saison 1, 7 épisodes // 5 710 000 tlsp. en moyenne
J'aurais bien accordé quatre étoiles à la première saison de Don't Trust The B---- car aucune autre comédie cette saison ne m'a fait autant rire qu'elle et ne m'a autant enthousiasmé (même si Suburgatory, 2 Broke Girls, Modern Family, Cougar Town, Parks And Recreation, Happy Endings et quelques autres se sont bien voire très bien débrouillées). Son pilote était PARFAIT (souvenez-vous). La suite a réussi l'exploit d'être d'aussi bonne facture semaine après semaine. Oui mais voilà : les 13 épisodes prévus et tournés n'ont pas tous été diffusés du fait du lancement très tardif de la série. On en a donc vu 7, qui ne correspondent pas à l'ordre de production (en détails, on a eu droit au pilote puis aux épisodes 2, 9, 4, 3, 7 et 10). On peut supposer qu'ABC a choisi les meilleurs et a gardé les moins bons pour la saison 2, mélangés aux nouveaux tournés. Bref, cette saison courte et tronquée est une mise en bouche extrêmement savoureuse mais Don't Trust The B---- doit encore prouver qu'elle peut tenir la route sur une saison complète (si toutefois ses audiences le lui permettent...).
Associer deux opposés et les faire cohabiter, c'est vieux comme la télévision. June et Chloe, que l'on pourrait facilement taxer de gentille et de méchante, ne font jamais rien comme tout le monde et les auteurs se sont creusé la tête pour les mettre dans des positions originales, souvent inédites et surtout osées. Dès le second épisode par exemple, Chloe embarque June pour un rendez-vous galant avec... son père ! Chose que Chloe ne découvre bien évidemment qu'après avoir couché avec lui. Et à chaque épisode, c'est un festival ! Je me souviens aussi de cette scène où Chloe tombe sur June en train de se masturber dans son bain et décide du coup qu'il est temps pour elle de trouver un sex friend pour satisfaire ses désirs. Ou encore de l'intrigue de l'enfant adopté, qui se transforme rapidement en secrétaire esclave. Ce n'est tout de même pas commun ce genre d'histoires dans une comédie de network, surtout que les dialogues qui vont avec sont dans le même esprit : audacieux. Don't Trust The B---- s'inscrit parfaitement dans cette évolution dont on a pas fini de parler des comédies de network, poussées dans leurs derniers retranchements par celles du câble. Elles sont obligées de dépasser certaines limites établies depuis la nuit des temps pour ne pas creuser un trop grand écart. Parfois, on verse dans la vulgarité facile mais ce n'est pas le cas ici. Malgré les thèmes abordés et certaines blagues qui frôlent le mauvais goût, la série reste classe. Il faut dire aussi qu'elle est très cynique, ce qui lui donne une profondeur insoupçonnée. Les actrices sont excellentes et viennent parfaire un travail d'écriture déjà irréprochable. Et je tiens à mettre Dreama Walker sur un pied d'égalité avec Krysten Ritten. Il serait facile, vu la nature du personnage de cette dernière, de ne retenir que sa prestation. Et ce serait profondément injuste pour la première, qui parvient à ne pas rendre June irritante de naïveté. Le duo fonctionne à merveille et on se régale au moins autant qu'elles.
La série pourrait presque fonctionner sans James Van Der Beek dans le rôle de James Van Der Beek. Mais il est la cerise sur le gâteau et, personnellement, je guette chacune de ses apparitions avec avidité. Cela permet d'aller encore plus loin dans le cynisme en exploitant le thème des acteurs has been avec beaucoup de second degré et certainement une pointe de réalisme. En cela, les venues de Kevin Sorbo puis de Dean Cain, respectivement connus pour avoir incarner Hercule et Clark Kent, étaient amusantes, bien qu'anecdotiques. La porte est grande ouverte pour que plein d'autres guests viennent se frotter à Dawson et c'est d'ailleurs déjà prévu en saison 2 avec Mark-Paul Gosselaar, Frankie Muniz... et Busy Phillipps ! En espérant que ce soit la première d'une longue liste d'anciens de Dawson. Il ne faut toutefois pas que cela devienne le "James Van Der Beek show", déjà qu'on a un peu l'impression parfois qu'il a son spin-off à l'intérieur même de la série malgré les efforts des auteurs pour l'intégrer au reste de la bande. La storyline au long cours Dancing With The Stars, que l'on ne peut pas vraiment qualifier de parodique, est très ingénieuse, d'autant que les deux programmes sont sur ABC. James Van Der Beek n'est donc pas le seul à faire preuve de second degré... Je suis assez impatient que l'assistant de James prenne un rôle plus important car ses quelques répliques en saison 1 étaient très drôles. Les autres personnages se font inévitablement écraser par le trio principal et on ne peut pas dire pour le moment que les auteurs fassent en sorte d'éviter ça : ils tournent tous en rond que ce soit le voisin pervers, la voisine groupie et le collègue de boulot de June, dont les blagues tombent souvent à plat. Il ne faut pas nécessairement s'en débarrasser mais juste s'en servir mieux.
// Bilan // Ne faites pas confiance à la salo** qui habite à l'appartement 23 mais ayez confiance en moi : cette comédie est hilarante, l'une des meilleures du moment, et l'essayer c'est l'adopter ! Alors foncez !