Rentrée : les mesurettes du gouvernement Ayrault coûteront plusieurs milliards d’euros

Publié le 24 août 2012 par Copeau @Contrepoints

Aucune des mesures annoncées le 21 août par le gouvernement Ayrault n’a pour objectif de réaliser des économies. Toutes annoncent une hausse de prélèvements.

Un article du Cri du Contribuable.

Alors que les hypothèses de croissance s’étiolent et que le gouvernement doit trouver 33 milliards d’euros pour ramener le déficit à 3% en 2013, on pouvait espérer que Matignon mette le cap sur la réduction de la dépense publique. Espoir déçu : aucune des mesures annoncées le 21 août n’a pour objectif de réaliser des économies. Toutes alourdissent la charge financière de l’État et, pire, annoncent une hausse de prélèvements.

- Emplois jeunes : Le projet de loi visant à créer 150 000 "emplois d’avenir" en 2013 et 2014 qui sera soumis au Parlement dès la fin du mois de septembre est le énième emplâtre que l’État va plaquer sur le chômage des jeunes. Ces emplois seront subventionnés à hauteur de 75%. Ces CDI ou CDD seront réservés  aux jeunes de 16 à 25 ans, peu qualifiés, des quartiers en difficulté, etc. Comme d’habitude, les enfants issus des classes moyennes n’auront droit à rien. Le coût du projet est estimé à 1,5 milliards d’euros par an, soit, au minimum, 3 milliards sur 2 ans. Cette ardoise s’ajoute à celle des 80 000 emplois aidés votée durant l’été pour 2012.

- Réduction du prix des carburants : Selon les chiffres fournis par l’Union Française des Industries Pétrolières (Ufip), la réduction du prix des carburants – envolée la promesse de blocage des prix ! – plombera sérieusement les comptes de la nation. Cette baisse de la fiscalité des carburants coûtera 125 millions d’euros par trimestre à l’État pour chaque centime de baisse concédé, assure l’Ufip. Pour que cette baisse soit perçue comme significative par les consommateurs, il faudrait qu’elle se situe au bas mot autour de 7 à 8 centimes/litre. Si on retient l’hypothèse d’une baisse de 7 centimes programmés sur 3 mois, le coût approchera des 900 millions d’euros. Au quatrième rang des recettes fiscales de l’État derrière la TVA, la TICPE rapporte environ 14 milliards d’euros à l’État en année pleine.

- CSG : Pour financer ces mesures et trouver une partie des 33 milliards attendus pour boucler le budget 2013, Jean-Marc Ayrault n’exclut pas un relèvement de la contribution sociale généralisée (CSG). C’est un joli pied de nez que la majorité se fait à elle-même. En juillet, Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget, indiquait : « La hausse de la CSG ne fait pas partie du programme de la loi de finance initiale ». « Le budget 2013 n’envisage pas cette mesure-là. Des économies sont nécessaires, nous allons faire des économies ».

- Nouvelles ponctions à venir : Jean-Marc Ayrault a indiqué que  le gouvernement « s’adaptera » si la croissance de l’économie française n’est pas au rendez-vous. Pour l’instant l’hypothèse de croissance retenue est de + 1,2%. Elle est optimiste. Selon la prévision moyenne dressée par Consensus Forecast à partir d’une vingtaine d’instituts publics et privés, cette croissance serait de 0,5% en 2013 après 0,1% en 2012. Or, si la croissance est révisée à la baisse, les recettes de l’État diminueront en proportion et ce ne sont plus 33 milliards qu’il faudra trouver mais davantage, la somme de 40 à 45 milliards étant déjà évoquée par certains économistes. Une fois de plus, les contribuables ont du souci à se faire…

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