Sa spécificité tient à son authenticité car très vite on oublie qu'on se trouve dans un musée tant il y a d'espace entre les bâtiments. Chacun a été déplacé pierre par pierre et a été restauré pour être ensuite remeublé. Les intérieurs semblent être restés "dans leur jus" tant les reconstitutions sont minutieuses et réussies grâce à des dons de particuliers. Beaucoup d'animateurs compétents font revivre l'artisanat local tout au long de la journée. Et tout autour, les plantes ont poussé, recréant l'environnement paysager dans lequel ces maisons se trouvaient au XVII°, XVIII et XIX° siècles.
Je vous emmène avec au choix, soit la lecture des photos commentées, soit directement le diaporama en cliquant sur le premier cliché pour faire défiler les autres. C'est parti pour sans doute le billet le plus abondamment illustré ... par une bonne dizaine de douzaines de clichés (qui finalement a été scindé en deux parties). Vous allez faire un bond en arrière d'au moins un siècle ! J'ai suivi le sens de visite préconisé par le plan qui regroupe les habitations en sept régions, mais on pourrait aussi déambuler en se laissant porter par le relief et les points de vue.
On aperçoit au lointain la ferme de la Proiselière très représentative de l'architecture des Vosges saônoises. Mais nous nous y rendrons plus tard, au début de la seconde partie du reportage.
Le tuyé était à la fois un moyen de chauffage et un fumoir à viande.
Le fort enneigement du Haut Doubs était propice à l'artisanat comme l'horlogerie et le travail lapidaire. On y a par ailleurs développé un système d'entraide coopérative avec les fruitières qui, probablement dès le XIII° siècle ont été conçues comme leur nom l'indique signifie la mise en commun du "fruit" du travail, et en particulier des récoltes de lait pour produire des fromages de garde, de grande taille, à pâte pressée. Ce sont des fromagers suisses, quittant leur pays vers 1650, qui ont transmis leur "secret" à nos paysans, à savoir l'emploi de la caillette de veau pour emprésurer le lait. Actuellement les producteurs ne connaissent pas la crise. La demande de comté est supérieure aux possibilités. Mais dans les années 1880 l'économie locale a souffert de la concurrence des fromages suisses, alors moins chers.
Car dans ce Haut Jura où le climat est encore plus rude, les paysans partaient l'hiver louer leurs bras ailleurs. Ils allaient peigner le chanvre en Alsace de septembre à Noël. Ils travaillaient dans la lunetterie, la clouterie ou les pierres, précieuses ... ou moins.
On a une petite trotte pour atteindre cette ferme ... (suite dans le billet suivant car cet article a atteint la limite de stockage autorisé)