(suite de l'article du vendredi 10 août 2012)Au lieu de couper à travers le jardin, nous avons contourné l'édifice par le sous-bois pour atteindre la ferme de la Proiselière.
Elle est très différente des autres. L'entrée s'effectue non pas en façade mais sous l'avant-grange, qu'on appelle chari, qui donne accès à tous les espaces et qui sert aussi d'atelier quand il faut réparer les outils à l'abri.Construite en 1761, celle-ci est très représentative de l'architecture des Vosges saônoises.
La cuisine donne accès à une autre pièce, dallée, utilisée pour la lessive et le salage des viandes. On a rassemblé toute une série de lessiveuses et les toutes premières machines à laver, bien entendu encore manuelles. Au dehors du linge claque au vent sur une corde à linge, ce qui contribue à mettre de la vie.A l'étage des jouets de bois, une des spécialités de la région, donne vie aux pièces, plutôt encombrées de lits. Manifestement, chacun n'a pas "sa" chambre.Devant, un jardin témoignant de la diversité des bordures pour retenir la terre dans les carrés. Et, adjacent au grenier du val d'Ajol un jardin plus grand, consacré aux légumes que l'on peut conserver très longtemps grâce au procédé de fermentation lactique.La croix de la passion d'Avrigney, avec son inscription O crux ave (salut, ô croix) qui date de 1765 témoigne de la richesse patrimoniale de la vallée de l'Ognon.Un verger est planté en contrebas de la maison forestière, devant l'hébergeage de la Chapelle-Voland servant d'abri et de stockage. En Bresse jurassienne, une région argileuse où l'habitat est dispersé on trouvait des écuries dallée pour partie de pavés en "bois debout" (des tranches de bois coupées dans le sens transversal), imputrescible, mais assurant un sol non glissant pour les bêtes devant les mangeoires.
Une animation avait eu lieu pour montrer la fabrication des cordes.On peut aussi voir de près les différentes couvertures, le chaume, les tavaillons d'épicéa, les tuiles de diverses formes, vernissées ou non, le zinc, et les tuiles plus contemporaines.
Restent à découvrir les édifices des premier et moyen plateaux du Doubs où se pratique la polyculture malgré un climat rude. La charpente de Vellerot-les-Vercel accueille un abondant matériel agricole qui m'a rappelé les conversations en famille lorsqu'on me racontait les travaux agricoles du siècle passé.Les troupeaux ont bu l'eau dans la fontaine abreuvoir de Montmahoux jusqu'en 1974, à 740 mètres d'altitude.L'atelier de tisserand de Rurey est encore couvert de lauzes calcaires, comme à sa construction en 1880. A l'intérieur, le métier bien sur, mais aussi des tiges de chanvres cassées par le braque pour obtenir de l'étoupe, laquelle sera peignée puis filée. Là encore on nous montre avec quels outils et comment les anciens travaillaient lin chanvre et ortie pour en faire des tissus.Le jardin est bien entendu planté d'espèces choisies pour leurs propriétés comme la garance pour teindre les étoffes en rouge, le genêt en jaune vif.Le four banal de Lizine, le plus ancien du musée, puisqu'il date de 1660 avait été braisé puis débraisé par Marie-France pour enfourner une quinzaine de pains. Chacun a trouvé acquéreur une fois brossé pour retirer l'excédent de farine. Un achat qui n'est pas un gadget : deux jours plus tard la miche n'était pas encore rassise. Bien entendu c'est une chambre typique de boulanger qui se trouve à l'étage.
Plusieurs jardins encadrent l'édifice. D'un coté, et séparant la ferme voisine, il est astucieusement à hauteur de mains.
Derrière, c'est un jardin diabolique qui a été reconstitué, attirant une flopée d'insectes, pas le moins du monde inquiets des propriétés maléfiques ou particulières de la rue, du basilic, de la queue de renard ...
La maison suivante surprend par son intérieur digne d'un château :
Nous découvrons la magnifique cuisine voutée de la ferme de Magny-Chatelard (à 560 mètres d'altitude) dont la taille des piliers étonne ici. Son imposante cheminée de montagne pyramidale en pierre sur colonnes date de 1703.
On y sèche les viandes sur des perches. La plaque de la cheminée comporte les briquets de Bourgogne. Sur la table des caramels tout frais attendent qu'on leur tende la main.
Comparativement, la salle à manger est modeste.Après la maison du tisserand un sentier étroit conduit jusqu'à la chapelle des Parts Damoisey, Bouclans. L'intérieur est recouvert d'un badigeon à la caséine et les étoiles sont en bronzine. Sur l'autel une minuscule statue de Notre Dame des Ermites, la vierge noire, produite en série dans la seconde moitié du XIX°, et encadrée en quelque sorte par Marie et Joseph.Une bien belle visite qui nous a fait faire le tour de la belle région diversifiée qu'est la Franche-Comté.
De multiples activités et journées à thème sont organisées. Pour consulter le programme, aller visiter le site.