HOMMAGE AUX FEMMES
Pas besoin de courir les rives du Nil pour mirer des trésors millénaires,
On peut en contempler chez nous, là couchée par terre,
"Y'a qu'à s'baisser pour les ramasser"
Dépêchez-vous, car pas sûr qu'elles aient un prochain anniversaire,
Pas besoin d'un jet pour aller à leur rencontre,
De bonnes chaussures, de la soupe, du café et de l'amour suffiront à aller à l'encontre
De préjugés totalement déplacés
Pas besoin d'une princesse à la veste réversible pour briller,
Elles sont là les vraies princesses : dans la rue
Et sans rien sur le cul !
Pas de doute, si vous les connaissiez
A leurs pieds on vous trouverait couché,
Nos princesses à nous, sont peut-être bâties dans du brut,
Mais dans l'amour qu'on leur porte, il n'y a aucun but !
A toutes ces femmes de la rue,
Qu'il faudrait monter aux nues,
Nous voulions juste vous dire que nous serions là, encore et encore,
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de dehors !
HOMMAGE AUX HOMMES
A tous ces hommes que leurs femmes dégomment,
Balancés là, sur le pavé,
Sans aucunes ressources,
A tous ces hommes délaissés,
Qui essayent vaille que vaille de rester dans la course,
A tous ces hommes séparés de leurs enfants,
Qui pourtant voudraient les voir devenir grands,
A tous ces hommes devenus de géants combattants,
Qui tous les jours se battent pour rester vivants,
A tous ces hommes qui de temps en temps,
Un petit coup d'alcool,
Rend la vie plus folle,
Et bien plus imperméable à l'insupportable,
A toutes ces familles,
Sur qui, à fond je dégobille,
Pour oublier leurs obligations,
Tous les prétextes sont bons,
A tous ces hommes de la rue,
Qu'il faudrait monter aux nues,
Nous voulions juste dire que nous serions là, encore et encore,
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de dehors !
HOMMAGE A NOS AMIS DISPARUS
A toi Yvon et ton regard d'abandon,
Toujours un sourire pour nous accueillir,
A toi Francky et ton amour de la vie
17 ans de rue et d'un coup disparu
A toi Alain et tes petites mains
2 ans de silence puis des cris en abondance
De la bière au Fanta puis soudain l'absence
A toi Popeye en phase finale d'un grand mal fulgurant
Sur une bouche d'égout couché, déjà agonisant
Et à toi Lolo
Toujours dans notre dos a faire le rigolo
Que sont-ils devenus nos amis de la rue ?
Où ont-ils disparus ?
Peut-être en vadrouille, à l'hôtel, à l'hôpital,
En centre psy ou alors la solution finale
Le paradis !!
Car nul doute, s'ils sont partis c'est le paradis qui les a accueillis
et l'Abbé Pierre qui leur a ouvert !
A tous nos amis disparus
Qui sont peut-être déjà montés aux nues
Nous voulions juste dire que nous serons là, encore et encore
Pour qu'il y ait un encore !
REMERCIEMENTS
A toutes ces soirées organisées,
Ces fêtes improvisées,
Ces larmes versées
Ces cris poussés
Ces fou rires piqués
Les maraudeurs voulaient juste vous remercier à nu
de tous ces moments vécus.
A toutes ces femmes délaissées,
A tous ces hommes abandonnés,
A tous ces êtres disparus,
A tous nos amis de la rue,
Les maraudeurs voulaient juste vous déclarer
Quel grand bonheur de vous avoir aimés.
Un petit mot pour Elisabeth, assassinée sauvagement sur les quais de Seine, près du Pont d'Austerlitz, ce mois de février 2008.
Repose en paix.
Jean-Paul (et tous les maraudeurs)