Victime d’une chute à 30km de l’arrivée, l’ancien leader du général n’a pas
digéré l’attitude du peloton et notamment celle de l’équipe Sky qu’il ne
considère pas comme Fair-play.
Cette quatrième étape avait pris le chemin d’une promenade de santé pour les coureurs de la 67ème Vuelta. Sous une chaleur caniculaire en arpentant les routes Basques, on a longtemps cru que les principales formations se misent d’accord pour rouler à un train de sénateur. Et pourtant à 32km du
but, Juan-Antonio Flecha (Sky) tomba à l’avant du peloton, entraînant avec lui une pléiade de coureurs , et notamment Alejandro Valderde, le leader du général et porteur du maillot rouge.
Un imbroglio qui fait polémique
Déjà active quelques kilomètres avant la chute pour tenter un coup de bordure, l’équipe Sky, loin de s’arrêter, continua d’accélérer. La formation Movistar de Valverde entama une poursuite effrénée pour rattraper son retard. Dans l’ultime ascension à dix kilomètres du but, le Murcian crut revenir en ne pointant plus qu’a 17 secondes de le tête. Une ultime accélération à l’avant viendra à bout de son panache. Valverde accusa un retard d’un peu moins d’une minute sur les principaux favoris et pointe
désormais à 36 secondes au classement général.
Même s’il fait plus que limiter la casse et qu’il conserve toutes ses chances de victoire finale, la pilule a du mal à passer chez l’Espagnol. Très remonté contre Sky et Flecha, il nous livre son impression et son
impuissance face à une décision qui lui semble injuste : « Ils ont voulu faire une bordure à gauche et ils ont le droit. Mais ils doivent être mis au courant qu’ils ne sont pas les seuls sur la route. Ils n’ont pas eu les couilles de s’arrêter. Tout ce que je leur demandais, c’était une attitude sportive ».
Le coup de sang de Valverde intervient après plusieurs faits de courses similaires notamment au Tour de France où l’attente était devenue une habitude de plus en plus plébiscitée lors de ce genre d’incidents.
Des conséquences finalement minimes
La course à toujours pris le pas sur les divers aléas qui peuvent intervenir et l’histoire du cyclisme regorge d’exemples qui peuvent en témoigner. Pourtant, là ou le réquisitoire du désormais ex-leader du
général fait mouche, c’est en montrant du doigt un élément, l’auteur de la chute. On peut en effet se poser la question si la décision de la formation Sky est légitime quand on sait que l’incident a été provoqué par un de ses coureurs. Pendant longtemps nous avons cru que Valverde avait perdu le tour, dès la quatrième étape. Le final de l’étape, terminé de façon assez passive dans le groupe de tête, a permis au Murcian de conserver toutes ses chances de victoire.
Déjà décriée sur la dernière grande boucle suite à son ultra-domination de la course, Sky n’a encore une fois pas perdue l’occasion de se faire des ennemis. Il reste désormais un peu plus de deux semaines à Valverde pour rattraper son retard. Nul doute qu’outre le fait de pouvoir gagner cette Vuelta, l’Espagnol sera également habité d’un
certain esprit de revanche.