Acheter, vendre des faux profils sur les médias sociaux devient un phénomène banalisé. Une économie parallèle qui pourrait avoir des conséquences sur la confiance des internautes.
La vente de faux comptes sur Twitter est devenue un véritable business. Ceux qui achètent ces faux comptes le font dans le but de vendre de la publicité puisqu’ils acquièrent un large nombre d’abonnés. Les laboratoires Barracuda ont mené une étude qui analyse les activités de vente et d'achat de faux comptes Twitter puisque le phénomène se multiplie. Récemment, Facebook a évalué le nombre de faux profils présents sur son site à 83 millions. Ce qui témoigne d’un véritable trafic souterrain. Certes, cette tendance vise à accroitre la popularité et à vendre de la publicité basée sur un public acquis, mais elle permet également de pratiquer d'autres activités malveillantes. Ces faux comptes représentent donc un risque. «Les faux utilisateurs devraient réellement inquiéter Facebook et Twitter puisqu'ils créent une menace pour la confiance des utilisateurs, la sécurité en ligne et l'aspect général de communauté des réseaux sociaux» explique le Dr Paul Judge, directeur de recherche chez Barracuda Networks.
Comment acheter ?
Pour réaliser cette étude, les laboratoires Barracuda ont tout d’abord créé trois comptes sur Twitter. Ils ont ensuite acheté entre 20 000 et 70 000 followers par compte. Pour trouver des revendeurs, ils se sont ensuite rendus sur divers sites tels qu’Ebay, sur lequel on peut en trouver une vingtaine, ou encore parmi le Top 100 des recherches Google sur la requête « acheter des abonnées twitter » puisqu’on y trouve cinquante-huit sites. En effet, les acquéreurs sont de plus en plus nombreux. L’acheteur moyen possède 48 885 followers et le faux compte suit 1 799 comptes en moyenne. Comme cette pratique se généralise, les prix moyen pour acheter mille faux abonnés s’élève à 15€. L’étude révèle également que 61% des faux comptes Twitter sont ouverts depuis moins de 3 mois. Un faux compte Twitter est vieux d'en moyenne 19 semaines.
Le cas Romney
L’achat de faux followers ne concerne pas uniquement les marques. L’exemple le plus récent et l’un des plus médiatisés est celui de Mitt Romney, candidat aux élections présidentielles américaines. L'étude de ses followers a permis de découvrir qu’une majorité des comptes des followers de Mitt Romney sont récents. En effet, plus de 80% des comptes des followers ont été ouverts il y a moins de trois mois et 25% d'entre eux n'ont même pas 3 semaines. En outre, le 21 juillet 2012, son nombre d’abonnés a connu une augmentation de 17%. Et enfin, dans ces abonnés les plus récents, un sur quatre, n'a jamais publié aucun tweet. Ainsi, il semblerait que les derniers followers du candidat ne fasse pas partie de la population générale de Twitter mais soient en réalité issu d'un service d'achat de followers Twitter.
Pour plus d'informations sur ces faux profils consultez le billet de blog Les «likes» n’ont pas l’impact que l’on croit...