L'équipe de Florent de Vathaire, Directeur de recherche Inserm a analysé les données d'une cohorte franco-anglaise de 2.500 sujets traités pour un cancer dans l'enfance avant 1986, guéris pendant au moins 20 ans, et ayant renvoyé un questionnaire détaillé sur leur condition de santé. Après un suivi médian de 27 ans, 65 sujets avaient développé un diabète.
· L'incidence du diabète à l'âge de 45 ans s'élève à 6,6% chez les participants qui avaient reçu une radiothérapie durant l'enfance vs 2,3% chez les autres participants.
· Le facteur déterminant du risque de diabète à l'âge adulte est la dose de rayonnement reçue durant la radiothérapie au niveau de la queue du pancréas, où sont concentrés les ilots de Langerhans. L'irradiation des autres parties du pancréas ne semble pas jouer de rôle significatif.
· L'incidence du diabète à l'âge de 45 ans atteint 16,3% chez les sujets ont reçu plus de 10 Gray au niveau de la queue du pancréas, soit un risque multiplié par 6 par rapport à des participants n'ayant jamais subi de radiothérapie.
· Chaque Gy reçu au niveau de la queue du pancréas augmente de 65% le risque de diabète ultérieur.
Ce résultat, si confirmé, « signifierait une augmentation de risque de diabète dès les doses faibles et modérées, et pourrait avoir des conséquences en santé publique », précise le communiqué de l'Inserm. « Le pancréas doit être considéré comme un organe critique lors de la planification de radiothérapie, en particulier chez les enfants ».
Source: The Lancet Oncology (2012) Radiation dose to the pancreas and risk of diabetes mellitus in childhood cancer survivors: a retrospective cohort study (Visuel “radiothérapie” IGR, vignette NIH “cellules ‘les ilots de Langerhans)