Des femmes qui n'utilisent pas de préservatif lors de leurs rapports sexuels moins dépressives ? Curieuse conclusion de cette petite étude de l'Université d'État de New York, qui affecte le sperme et donc le sexe oral de propriétés antidépressives, et suggère ainsi un bénéfice indirect aux rapports sexuels non protégés. Publiée en 2002 dans les Archives of Sexual Behaviour, cette recherche fait la une aujourd'hui des médias britanniques et est relayée, non sans réserves, par le National Health Service britannique.
Cette petite étude transversale, menée il y a plus de 10 ans, sur 293 étudiantes a étudié l'association entre les symptômes de dépression et la fréquence des rapports sexuels et l'utilisation des préservatifs par l'intermédiaire d'un questionnaire anonyme. Alors que d'autres facteurs de dépression ou de comportement sexuel n'ont pas été pris en compte, les auteurs suggèrent la présence, dans le sperme, de composés antidépresseurs.
Les chercheurs rapportent que des études précédentes ont suggéré, aussi, que le sperme peut avoir un effet sur l'humeur chez les femmes et que la plupart des hormones présentes dans le sperme pourraient être absorbées par l'organisme de la femme et jouer un rôle dans cet effet bénéfique.
Dans cette étude, ils ont interrogé ces participantes sur la fréquence de leurs rapports sexuels, le nombre de jours écoulés depuis le dernier rapport et les types de contraceptifs utilisés, ainsi que sur leurs éventuels symptômes de dépression par questionnaire standard (Beck Depression Inventory). 87% des participantes se sont déclarées sexuellement actives et, il se trouve que leurs scores de dépression variaient en fonction de leur utilisation du préservatif. Ainsi, les femmes avec rapports sexuels sans utilisation de préservatif, présentaient moins de symptômes dépressifs. Parmi les femmes qui n'avaient jamais utilisé de préservatifs, 4,5% avaient tenté de se suicider vs 7,4% chez les femmes qui l'utilisent parfois et 13,2% chez les femmes qui l'utilisent toujours.
Mais la nature de la relation ne serait-elle pas associée à la dépression ? Les auteurs ne constatent ici aucune différence significative dans les scores/symptômes de dépression en fonction de l'existence ou non de relation, de la fréquence des rapports sexuels ou de la durée de la relation avec le partenaire. Certes ils concluent à des résultats « préliminaires », mais suggèrent, sans la démontrer, la possibilité de vertus du sperme antidépressives.
Source: Archives of Sexual Behaviour 2002;31:289-293Does Semen Have Antidepressant Properties? et NHS “'Oral sex helps women fight depression' claim” (Visuel © Deklofenak - Fotolia.com)
Accéder aux autres actualités sur le thème de la Sexualité