The expendables 2 ou une indigestion bouchère d’action

Par Faichelbaum @faichelbaum

Le premier film avait été un plaisir : réunir un wagon de stars des films d’actions des 30 dernières années sur un seul plateau. Scénario et réalisation pour Sly, qui n’est plus un débutant. Le film se présentait bien malgré un accueil mitigé à l’époque. Selon les codes des nanards d’actions, il avait cependant peu de points faibles.

Aujourd’hui, XP2012 (comme écrit sur l’avion de Sly), change de réal et de scénariste. Il présente de nouvelles têtes. Il nous fait des promesses. C’était hier sa sortie officielle. C’est ce matin que je me fais un maximum d’ennemis, sans spoiler.

De l’action nerveuse … même derrière la caméra

Bon c’est tout excité que je fais mon téméraire pour me taper un block-buster au ciné le jour de sa sortie. Après tout, c’est un film sous testostérone donc autant faire ressortir la mienne.

Sly avait été très fédérateur pour le premier opus. D’ailleurs, on ressentait un certain plaisir pour ses collègues de jouer devant sa caméra. On s’étonne alors qu’il ait laissé sa place de réal et de scénariste à Simon West. Simon West n’est pas un inconnu de l’action pour autant. Au cinéma, il nous a déjà réalisé les Ailes de l’Enfer (plutôt bon), le déshonneur d’Elisabeth Campbell (très mauvais) et Lara Croft (plutôt mauvais). Côté série, il s’est attaqué aux pilotes de Human Target et The Cape, tous deux motivant les spectateurs. A croire que le cinéma n’est pas sa tasse de thé. Aujourd’hui, il désire offrir une suite à The Expendables, suite justement expendable (sacrifiable) car pas indispensable.



Alors oui, à vouloir faire une suite à tout prix, on est obligé de faire de la sur-enchère. Cependant certaines choses manquent ou sont mal faites. L’absence de Mickey Rourke au bar est bien malheureuse. Tout comme les acteurs espérés (un jour ?) : Jackie Chan (indisponible), Nicolas Cage (trop cher), John Travolta (non intéressé), Antonio Banderas (indisponible), Clint Eastwood (?), Steven Segal (?), Wesley Snipes (en prison pour fraude fiscale – libéré en 2013) … Par contre, d’autre sont présents : Schwarzy (avec une tenue rappelant le premier Terminator), Bruce Willis, Chuck Norris, mais surtout (et malheureusement quelque part), Jean-Claude Van Damme bien trop aware. Liam Hemsworth représente la très jeune vague d’acteurs de films d’action.

Alors pour ces nouveaux (qui ne sont pas que des caméos), comment s’intègrent-ils ? Pour ce qui est de Willis, rien à dire, il n’a jamais arrêté et a même fait évolué son personnage de simple flic à agent de la CIA (Sans issue par ex). Egale à lui-même.

Schwarzy avait mis sa carrière d’acteur en stand by. Il n’a jamais eu un jeu parfait surtout avec ses difficultés de prononciation pour ses premiers films. Cependant, il a toujours été convaincant. Là encore, il ne déroge pas à la règle et répond à ce dont on attend de lui.

Chuck Norris est l’archétype de l’acteur qui n’a pas pris la grosse tête alors que tout le monde et surtout tout internet parle de lui. L’auto-dérision lui était déjà connu après les Chuck Norris Facts. Sa prestation continue dans ce sens et l’arrivée du Texas Ranger pour les sauver tous est à savourer. D’ailleurs un des facts est repris : “Un jour, un cobra royal a mordu Chuck Norris. Après cinq jours de longue agonie, le cobra est mort”.

Liam Hemsworth a le spectre de l’un de ses ainés à combattre (Chris, vu dans Thor et The Avengers entre autres). Et avoir la même trombine et le même regard que son frangin ne va pas l’y aider s’il reste dans les films d’action. Mais bon, il ne joue pas trop mal … tant que le script (merci West …) ne le démolie pas : ex-soldat, il dit avoir abandonné l’armée à cause des atrocités de la guerre. C’est sûr que se faire recruter comme boucher dans une équipe de mercernaires, ca sera bien moins violent.

JCVD. Un cas à part. On ne le présente plus. Par contre, on rigole de son retournement de veste. Il était connu qu’il avait refusé l’invitation pour le premier opus car il n’avait pas envie de perdre contre Jet Li et qu’il ne croyait pas en ce projet. Pour autant, dans une récente interview, il annonce que c’est simplement pour des raisons d’emploi du temps. Vu l’avancé de son projet, cette raison est peu valable. Avec cette mauvaise fois, se rajoute un jeu d’acteur en déclin. Il partait pourtant de très bas. Le travail aide … Ridicile. D’ailleurs, il interprête le vilain de l’histoire, sobrement nommé Vilain. C’est dire.

Au niveau du film en lui-même, que dire ? Dès le début, un goût de déjà-vu se fait sentir. C’est sûr, l’intro n’est pas sans rappeler le dernier A-Team. Et ce sentiment se renforcera à chaque cliché, à chaque clin d’oeil. En fait, si on veut faire court, là où The Expendables était un agréable plaisir bourré d’action rénovée, ce second film n’est qu’un immense clin d’oeil proche d’un fanfic. Les acteurs se balancent leurs répliques cultent (ou se les échangent). Les plans vu dans les autres films s’enchaîne. Par ex, un hélico abattu par Bruce Willis avec une voiture dans Die Hard 4, se transforme en un hélico abattu par Sylvester Stallone. Les tenues sont là aussi pour rappeler les précédents films : tenue de  Terminator pour Schwarzy, tenues de Demolition Man et Rocky pour Sly par ex.

Tout ceci pourrait tirer le film vers le kitch qui plait presque sans problème si la réalisation suivait. Enormément d’erreurs. Trop d’erreurs. D’ailleurs, inspirés de cette émission, les muscles devraient s’occuper de son cas mais surtout du directeur de la photographie. Ca manque de bimbos ! Du coup, on aurait pu espérer que Charisma Carpenter la joue pour compenser. Mais non. Dommage. Et que dire justement du directeur de la photographie : on n’a pas idée de filmer en analogique puis de faire un zoom “de la mort qui tue” en numérique en post-prod. Ca pique les yeux ! Certains acteurs sont transparents : Jet Li malgré l’intro ou encore Randy Couture. Quel gâchis.

Bref, j’ai passé un bon moment en salle en me grillant les derniers neurones vivants hier soir. On profite des acteurs présents et on se remémore les films précédents. Pour autant, l’arrière goût de déjà-vu/vu-et-revu ne passe pas et laisse une certaine amertume envers Simon West.