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Be happy, be nappy

Publié le 22 août 2012 par Unionstreet

Be happy, be nappy

Be happy, be nappy

Les nappies, contraction de “natural” et “happy”, sont ces femmes noires qui choisissent de laisser leurs cheveux crépus au naturel. Plus qu’une simple décision esthétique, c’est un véritable choix quant à son identité.

Car au-delà de l’aspect pratique lié à l’entretien de ces cheveux fragiles qui deviendra l’objet de toutes les attentions et les cajoleries de la part de la nappy girl, la femme noire souffre, comme sa copine blanche, d’un idéal de beauté dicté par les magazines et par la société. La beauté noire, assez peu représentée, l’est encore moins avec une afro naturelle. Aux boucles crépues on préfère les défrisages, lissages et même extensions et perruques.

Be happy, be nappy

La sociologue Caribéenne Juliette Smeralda va jusqu’à affirmer que les femmes noires continuent à se lisser les cheveux et à se blanchir la peau, parfois au détriment de leur santé, c’est pour être belles, remarquées et acceptées au sein de sociétés blanches.
Pour Juliette Smeralda, le lissage est une agression du cheveu qui remonte au temps
de l’esclavage, quand porter les cheveux lisses permettait de voir votre condition s’élever. Les femmes noires font donc preuve de la même volonté de modifier leur corps que la femme blanche, dans le but de répondre à certains critères imposés par la société.

En effet, si la vague disco a amené un retour éphémère à l’afro assumée et peu discrète, dès 1900 la femme noire, en Amérique adopte le cheveu lisse. Signe de classe, il est encouragé par la création et la commercialisation de soins capillaires adaptés par CJ Walker. Si les classes moyennes et hautes noires sont souvent métissés à l’époque, les noirs sont confrontés au racisme qui voient leur afro comme un symbole de sauvagerie, de manque d’intelligence. Ainsi il semblerait que la beauté noire ait dû s’adapter et s’accommoder des critères de beauté blancs pour se faire accepter.

Be happy, be nappy

Cela a donné lieu à de nombreux débats, certains pasteurs et hommes politiques y voyant un déni de sa nature propre, mais cela a aussi donné lieux à quelques aberrations. Ainsi, Marcus Garvey, leader noir du XXème siècle, prônant l’union des noirs et le retour des Africains vers leur terre avait dans son journal the negro world, 75% de publicités de soins capillaires, alors l’un des rares business profitable pour la communauté noire.

Néanmoins, on doit reconnaitre que les femmes noires n’ont jamais cherché à imiter les coupes des femmes blanches, comme le montrent les photos d’archives.
Nous sommes forcés de constater qu’à part les personnalités du black power des années 60 et des Jacksonfive qui rendirent l’afro populaire un temps -regardez donc les vidéos de Soul Train-.
Les personnalités noires d’aussi loin que nous nous souvenons avez toutes abandonnées le crépu : Aretha Franklin, Joséphine Baker, The Marvelettes, The Ronettes, et même Martin Luther King qui affirmait dans son auto biographie se lisser les cheveux.

Be happy, be nappy

Aujourd’hui, Beyonce, Rihanna et autre Nicki Minaj se jouent de leur nature de cheveux modulables, tandis que d’autres, telles qu’Inna Modja, Ebony Bones ou Janelle Monae assument leur tignasse. Sur le net, de plus en plus de blogs Africains, Américains et Français voient le jour, constituant un réseau de nappies girls qui s’entraident et échangent leurs conseils capillaires, à défaut d’en trouver dans les magazines et sans autre revendication que de se sentir belle !

Be happy, be nappy

Quelques sites pour poursuivre le débat :

http://www.journalnappygirl.com/

http://www.bouclesetcotons.fr/

http://frisettes-et-compagnie.over-blog.com/

http://crepueetre-belle.blogspot.fr/

http://www.nappyisbeautiful.be/

V. Montalbano 


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