Quand ma cousine m’a proposé une journée au Lake Compounce (Bristol, Connecticut, Etats-Unis), je me suis dis laisse tomber vu les voitures, les routes et les immeubles des « cainris », leur grand huit doit ressembler à un vol pour Mars. C’est vrai j’ai flippé ! Mais c’était sans compter sur ce superbe paysage qui a percuté mon oeil de citadine endurcie : une superficie énorme, entre montagne et forêt avec des remontées mécaniques (comme par hasard indisponibles), un petit lac en plein milieu, des jeux d’eau avec des toboggans géants, bref avant même de mettre un pied dans le parc, j’ai compris qu’on ne jouait pas dans la même cour. Evidemment tu arrives en maillot de bain avec ta serviette et tes tongs, bon comme c’est le pays du capiton et du bourrelet, tu laisses ton regard bien gaulois au vestiaire, y’aura toujours pire que toi !
Le site annonce : « Lake Compounce does not allow any outside coolers, food or beverage to be brought into the park« . Dans mon cerveau bien français : « Quoi interdiction d’emmener sa gamelle ! » J’ai d’abord cru à une mesure sanitaire, mais en arrivant sur le parc, j’ai vite compris que tout était une question de business. Le business, toujours le business et on peut dire que l’agro-alimentaire aux states, c’est une poule aux oeufs d’or avec les artères bouchées. Au menu des fontaines de soda à volonté sur tout le parc, sponsorisées par Pepsi. C’est sûr, tu crèves pas de soif, par contre la prévention contre le diabète c’est le cadet de leurs soucis et pour se déculpabiliser, ils ont quand même mis un débit « water ». « Yes, it’s true. Unlimited free fountain soda is available all day everyday. Kids can help themselves, and that will help your wallet. No catch, no conditions, no foolin‘. » T’as déjà essayé de laisser le choix à un enfant de 4 ans entre « water », Pepsi et Minst (le 7up local). Les encas en vente sur le parc ne sont guère plus variés que les boissons, pour preuve cet aperçu des mets que l’on peut commander à l’avance sur le site (Quel intérêt pour l’expérience utilisateur ?) : Pizza, hamburger, bacon cheesburger, hot dog… Michelle Obama et sa campagne Let’s Move n’a pas encore atteint le Connecticut.
Comme si ça ne suffisait pas tu payes très cher ta future hypertension : $23.99 la pizza ou $3,49 la slice, pour 4 adultes et un enfant, le choix est vite fait , tu te retrouves avec pas loin de $50 de pizza (ce qui au passage doit bien compenser les débits de sodas à volonté) alors que dans les rues de NY la slice est à $1. Quitte à s’empoisonner autant que ce soit bon marché !
« bees in a trap, bees bees in a trap ».
Une fois la pilule avalée t’as intérêt à bien profiter des attractions qui sont bien entendu à dimensions américaines. Les « montagnes russes » locales m’ont séché, j’ai cru que je n’en reviendrais pas. Surtout qu’à l’arrivée, ma ceinture de sécurité avait lâché, autant dire que sans le harnais de sécurité rabattu sur mes jambes je serais littéralement morte éjectée par le train. Ben oui ces cons là ont le taux d’obésité le plus élevé de la planète, mais j’ai du utiliser un chausse pied pour rentrer mon derrière dans le manège. J’ai pas été fine sur le coup j’aurais pu prétendre à un bon million de dédommagement pour discrimination et manquement aux mesures de sécurité.
Malgré ces quelques déconvenues, le divertissement était au rendez-vous, j’ai passé une belle journée en famille sans un seul complexe ou regard inquisiteur rapport au format « standard ». Côté hygiène, j’ai un peu fermé les yeux, en priant pour ne pas rentrer avec une verrue ou maladie de la peau quelconque (mais ça c’est valable à Paris en Espagne au Maroc…) Évidemment la sortie s’effectue par la boutique de souvenirs et de friandises qui m’a laissé insensible.