Magazine Société
Décidément, le monde de la finance est pourri jusqu’à la moelle ! Nous déjà avons subi les subprimes qui ont plongé la planète dans la récession, les produits financiers toxiques qui ont révélé l’absence de morale des spéculateurs, l’affaire Kerviel qui a mis en lumière le laxisme banquier, le rôle plus que douteux joué par Goldman Sachs dans la crise grecque et, tout récemment, l'argent sale de tous les trafics blanchi par HSBC. Voilà que, maintenant, le "liborgate" met en pleine lumière que nous avons affaire au grand banditisme sans foi ni loi. Les banques sont à nouveau sous les feux des projecteurs pour avoir manipulé le Libor (London Interbank Offered Rate) et l'Euribor entre 2005 et 2009. Le Libor, à la formation duquel contribuent jusqu’à 18 banques, est calculé sur la base des estimations des intérêts dus par de grandes banques internationales sur les prêts qu'elles s'accordent les unes aux autres. Ce taux de référence du marché interbancaire est essentiel car il permet de déterminer le prix de 350.000 milliards de dollars de produits financiers. Cette manipulation ne concerne pas seulement quelques brebis bancaires égarées, mais de presque tout le troupeau ! Le 27 juin dernier, le scandale éclate : la banque britannique Barclays révèle qu'elle a négocié le paiement d'une amende de 290 millions de livres avec les régulateurs britannique et américain pour avoir manipulé de façon frauduleuse la fixation du Libor et éteindre ainsi les poursuites. A l’heure actuelle, ont été prises la main dans le sac UBS, Barclays, le Crédit Suisse, Bank of Tokyo Mitsubishi UFJ , Royal Bank of Scotland, peut-être la Société Générale, Deutsche Bank, Lloyds Banking Group, Citigroup, HSBC, peut-être le Crédit Agricole. D’autres sont vraisemblablement à venir. Quand donc les politiques auront le courage de prendre les décisions qui permettront enfin de réguler et de contrôler vraiment les activités d’un monde sans morale qui fixe lui-même ses règles de fonctionnement pour son plus grand profit ? La spéculation est un venin mortel qui plonge des Etats dans la récession, entrainant dans la souffrance des peuples entiers qui n’en demandaient pas tant !