Magazine Cinéma
En salles : Cineblogywood poursuit sa rétrospective sur l'été 1982 (découvrez notre dossier) aux Etats-Unis, une saison cinématographique considérée comme exceptionnelle par le nombre de films devenus cultes. Après mai et juin, intéressons-nous aux quatre premiers des sept longs métrages sortis au mois de juillet.
La Cage aux Poules (The Best Little Whorehouse in Texas) de Colin Higgins
Comme Annie et Grease 2, sortis quelques semaines plus tôt, La Cage aux Poules est un film musical, adapté d'une comédie musicale qui cartonna à la fin des années 1970 à Broadway. On retrouve ainsi la généreuse Dolly Parton qui pousse la chansonnette. Et quelle chansonnette ! I Will Always Love You, que reprendra Whitney Houston en 1992 dans Bodyguard. La reine de la country incarne une tenancière de bordel amoureuse du shériff local, interprété par Burt Reynolds. Dom DeLuise, un des compères de Mel Brooks, est également au générique.
J'ai loué la VHS du film à mon vidéo-club au mitan des années 1980. Je n'en garde pas un souvenir impérissable. Juste que Burt et Dolly faisait un joli couple sans parvenir à emmener ce film finalement assez prude (contrairement à la promesses du titre) vers des hauteurs comiques. Le public américain, lui, a apprécié : La Cage aux Poules a rapporté 47 millions de dollars de recettes.
Comédie érotique d’une nuit d’été (A Midsummer Night's Sex Comedy) de Woody Allen
Après le désastre commercial de Stardust Memories, Woody Allen revient à ses premières amours : la comédie. Mais tout en réadaptant Shakespeare et en clignant de l’œil à son ami Ingmar Bergman – bonjour Sourires d’une nuit d’été – Woody livre un chassé-croisé amoureux plus grave qu’il n’y paraît : le cinéaste y traite des difficultés de l’amour, de la crainte de la mort et de la quête du bonheur.
Magnifié par la lumière de Gordon Willis, Comédie érotique d’une nuit d’été, sous ses dehors bucoliques de marivaudage, est l’une des plus éclatantes réussites du cinéaste. C’est le premier fruit de sa collaboration avec sa nouvelle muse d’alors, Mia Farrow. C’est enfin avec ce film qu’il entame son rythme de production cinématographique désormais annuel – il y a 30 ans déjà !
Officier et Gentleman (An Officer and a Gentleman) de Taylor Hackford
Dans le jargon, c'est ce qu'on appelle un sleeper : un film qui ne paie pas de mine et qui attire les spectateurs - les spectatrices notamment -, au point de devenir un succès inattendu. Résultat : près de 56 millions de dollars de recettes et six nominations aux Oscar, dont un Oscar du meilleur second rôle masculin pour Lou Gossett Jr dans le rôle d'un instructeur très sévère (mais finalement juste) de l'armée américaine.
Le pitch : une histoire d'amour entre un aspirant pilote qui fait ses classes d'officier (Richard Gere) et une ouvrière du coin (Debra Winger), qui veut en faire un gentleman. Une love story torride (le film est classé R) et contrariée alors que l'aspirant devient la tête de turc de son instructeur (Gossett Jr donc), qui lui reproche son manque d'implication.
De ce film, pas revu depuis perpète, je me souviens de la chanson titre qui devint tube planétaire (Up Where We Belong), du bel uniforme blanc de Richard Gere, de scènes au lit (j'ai des excuses, j'étais ado !), d'un amoureux transi qui avale la bague qu'il avait offerte à sa fiancée et qu'elle lui a rendu en le quittant, et des entraînements militaires tendus jusqu'à ce que l'un des protagonistes craque dans une scène émouvante. Les acteurs sont au top, même Richard Gere, dont on tend à se moquer spontanément aujourd'hui pour son jeu aussi expressif qu'un fromage blanc, mais qui livre ici une de ses meilleures prestations.
Brisby et le Secret de Nimh (The Secret of Nimh) de Don Bluth
Au début des années 1980, il y a quelque chose de pourri au Royaume de Disney. Le studio d'Oncle Walt ne va pas fort et une poignée d'animateurs, emmenée par Don Bluth et Gary Goldman, décide de faire sécession et de se barrer, au point de mettre en péril (momentanément) la prod de Rox et Rouky (1981).
Visuellement, Brisby et le Secret de Nimh a tout d'un grand Disney mais l'histoire est particulièrement complexe. Je me souviens juste qu'il est question de souris dans un champs, de menaces, de la mort qui rôde, d'expériences de laboratoire et de décors où les couleurs sombres dominent. Pas vraiment un dessin animé pour enfants. D'où un relatif échec au box-office. Une suite sera pourtant lancée... en 1998.
Le succès de Don Bluth et Gary Goldman viendra plus tard avec Fievel et le Nouveau Monde (1986), et Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles (1988), coproduits tous deux par Steven Spielberg. Sans oublier le cultissime jeu d'arcade - un dessin animé interactif ! - j'ai nommé : Dragon's Lair (1983).
Anderton avec Travis Bickle pour la chronique du Woody Allen