Profitant de quelques jours en célibataire, sans mouflet à garder, j'avais décidé de profiter de la chaleur estivale de cette fin de mois d'août pour sortir un peu. Bon, à Paris, l'été, ce n'est pas non plus Byzance côté événements culturels, mais il y a encore de quoi s'occuper les yeux et les oreilles. Il y a notamment ce concept plutôt intéressant de la plage concert (oui, depuis le succès de Paris-Plage, il y a une manie dans la capitale à vouloir recréer à tout prix l'ambiance de bord de mer). Le principal problème, c'est que cette soit-disant plage (sans la mer, donc), se situe Porte de la Villette, c'est-à-dire à un des endroits les plus moches de Paris, à deux pas du périph' et entouré de grandes barres d'immeubles tout gris. Au lieu de plage, on pourrait donc plutôt parler d'île, tellement elle semble isolée au beau milieu de nulle part. Enfin bref, l'idée est malgré tout louable (et louée), car elle permet d'assister à de sympathiques concerts, qui plus est, souvent gratuits. Ce lundi 20 août était donc programmé deux groupes de pop douce et délicate : les franco-anglais de Motorifik et le duo (trio?) canadien de Memoryhouse. On passera rapidement sur les premiers, qui répétaient à l'envi, être heureux d'être là et on les croirait volontiers. Leur musique est encore assez passe-partout, gentillette, comme un bon groupe de fin de lycée qui commence tout juste à écrire ses propres chansons. On les sentais tendus aussi, comme pour une première. Il faut dire que le public parisien, plutôt indifférent, n'aidait pas à vraiment à sortir de son cocon. Les gens étaient plutôt venus là pour tailler une causette autour d'une bière, les pieds dans le sable, allongés pour certains sur des transats. Dans tous les cas, ils attendaient surtout la "tête d'affiche" : Memoryhouse. Les chansons des canadiens sont plus fouillées, ont davantage de style, même s'il ressemble à celui de beaucoup de groupes actuels. On pense à Beach House ou à Pains Of Being Pure At Heart. Il y a ce joli couple formé par la chanteuse à frange et son acolyte beau gosse à la guitare. Comme souvent dans les formations, le batteur particulièrement poilu est plus en retrait. Memoryhouse possède à son répertoire quelques titres pas dégueus comme "The Kids Were Wrong" qui font de temps en temps relever la tête, mais dans l'ensemble, ce n'est pas non plus la franche excitation. Ils sont sans doute parfaits pour supporter la canicule qui règne actuellement sur une grande partie de la France. Ils ne dérangent pas, ils accompagnent doucement cet état inconscient de ramollissement général. Sympathique, mais contrairement aux apparences, pas mémorable.
Lyle de "Dans le mur du son" a eu à peu de chose près la même vision de cette soirée. Quelques photos sont visibles ici.