C'était il y a longtemps. Enfin, tout dépend où l'on se place sur l'échelle du temps. Cela s'est passé dans un bureau chic d'une société qu'on qualifierait, actuellement, de société qui s'occupe de gestion de patrimoine, sur une avenue huppée de Bruxelles. Dans le cadre de ses études, une fille a été placée là, en stage, par une école supérieure. Les souvenirs sont flous concernant ses fonctions dans ce bureau dans lequel il y avait elle et le boss. Bien sûr, elle reconnait l'immeuble lorsqu'elle passe régulièrement devant pour se rendre dans le centre de la ville. Mis à part ce détail, pour le reste, l'esprit est embrumé. Cependant, la première fois que c'est arrivé, la première fois qu'il a plongé la main dans son chemisier, elle se souvient, avec précision, de la couleur de celui-ci. Elle se souvient que, tout à coup, tout s'est arrêté. Il lui était impossible de bouger. Elle n'a rien dit, elle n'a pas cillé même pas un mouvement de recul, rien. Peut-être que dans l'esprit d'une fille de 19 ans, dans ces années-là (en effet, on ne peut pas la comparer à une fille du même âge en 2012), peut-être, a-t-elle pensé que tout cela était normal, qu'elle n'allait pas faire un grand cas pour si peu, qu'un tel abus hiérarchique était chose courante. Et puis, remuer la merde dégage de mauvaises odeurs. Bref, il ne lui semblait pas utile d'en parler autour d'elle, ni à la directrice de l'école, ni à ses parents, ni à ses amis, ni à la police, à personne d'autant plus qu'il flottait dans l'air comme un sentiment de honte. Mais, au fait, honte de quoi? De s'être fait tripoter les seins par un vieux de 50 ans? Où va-t-elle se nicher cette honte? La honte de se taire, peut-être, de se culpabiliser pour avoir laissé faire alors que cela ne s'est pas passé qu'une seule et unique fois? Et puis, des attouchements, c'est pas si grave. Il ne s'agit pas de viol....., pas de marques physiques, pas de violences, pas de vagin déchiré, rien. Seulement des mains baladeuses. C'est pas si grave......
#jenaipasportéplainte
Il y a quelques mois, on a pu lire quantité d'articles de blogs relatant l'affaire DSK et les viols impunis. Sur l'un d'eux, sans doute emportée par l'effervescence qu'a procuré l'affaire en question, je me suis laissée aller à publier ce témoignage.
Je ne sais pas ce qui m'a le plus bouleversée, ce qui s'est passé il y a longtemps ou le commentaire posté en réponse au mien:
" Certaines femmes sont prêtes à tout pour un rapport de stage favorable. Par contre, je suis étonné qu'il ne t'ait pas sautée, puisqu'apparemment, tu n'aurais opposé aucune objection. Il a dû oublier.....
Beaucoup de femmes se comportent en paillassons. Je ne connais pas un seul homme qui aurait un comportement aussi veule ou alors c'est qu'il a décidé de passer par la promotion-canapé." Sic.