L’économie dirigée en régime collectiviste, par Ludwig von Mises

Publié le 19 août 2012 par Copeau @Contrepoints

Ludwig von Mises montre comment la monnaie et les prix ainsi que les droits de propriété sont des facilitateurs très importants du calcul économique. A contrario, il montre comment, dans un régime collectiviste, il devient impossible de savoir si une allocation des ressources nous rapproche ou nous éloigne des buts recherchés.
Un article de l'Institut Coppet.

Livre complet à télécharger en pdf, mis en ligne par l'Institut Coppet

Ludwig von Mises et Friedrich Hayek ont montré qu’une économie socialiste était une contradiction dans les termes, car en se privant de l’outil du système de prix libres, le planificateur socialiste se prive de toute possibilité de calcul économique.

L’article de 1920 de Mises intitulé Le calcul économique dans une économie socialiste est publié ici dans la traduction française de Robert Goetz-Girey. Il est accompagné d’une introduction de F.A. Hayek traduite par M.-Th. Génin, et d’un essai de Pierson sur la valeur, traduit par Florence et Daniel Villey.

Mais qu’est-ce que le « calcul économique » ?

Dans son sophisme économique Effort, résultat, Frédéric Bastiat souligne que « Progresser, c’est accroître le rapport du résultat à l’effort… faire plus économiquement, en un mot, faire plus avec moins. » L’attitude inverse « professe que c’est l’effort lui-même qui constitue et mesure la richesse. Progresser, c’est accroître le rapport de l’effort au résultat. Son idéal peut être représenté par l’effort à la fois éternel et stérile de Sisyphe. »

De même, Carl Menger parle de “wirtschaftender Mensch,” de “wirtschaftendes Individuum,” and “wirtschaftende Person”. Ces expressions sont généralement traduites par “economizing man” en anglais, expression moins ambigüe que l’ « homme économique » ou homo œconomicus. En effet, l’homme économique dans ce sens cherche à atteindre ses fins – quelles qu’elles soient, matérielles ou autres – au moindre effort, en ne sacrifiant pas d’autres valeurs qui lui importent. Il n’est pas un dans état économique, où son comportement serait optimal, mais il se trouve engagé dans l’action, dans une série de choix qui visent à le rapprocher de son but.

Un problème qui se pose dans une économie complexe est le suivant : une même ressource peut être utilisée pour satisfaire différentes fins ; et plusieurs ressources sont parfois plus ou moins substituables pour atteindre un but donné. Dès lors, doit-on utiliser plutôt la ressource A pour atteindre X ou Y ? Et pour atteindre X, vaut-il mieux utiliser la ressource A ou une autre ressource substituable, B ? Tous ces choix peuvent nous rapprocher du résultat… ou du sisyphisme de Bastiat s’ils sont mal faits.

C’est ce problème que Ludwig von Mises aborde dans l’article de 1920. Il décrit comment la monnaie et les prix ainsi que les droits de propriété sont deux facilitateurs très importants du calcul économique. A contrario, il montre comment, dans un régime où certaines ressources – les facteurs de production, les machines, les usines, les terrains, etc. – sont collectivisées, donc dépourvues de propriétaires et de prix, il devient pratiquement impossible de savoir si une allocation des ressources nous rapprochera ou nous éloignera des buts recherchés.

Faute d’un marché des capitaux, donc de droits de propriété et de prix monétaires, des ressources considérables sont gaspillées pour un maigre résultat.

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