La lutte contre l'évasion fiscale fait partie des engagements du gouvernement en Grèce, mais la population accepte mal ce tour de vis.
Le gérant du restaurant contrôlé ayant refusé de s'exécuter, il a été interpellé et transféré au commissariat, déclenchant une vague d'indignation chez les commerçants de l'île. Ces derniers ont notamment établi un barrage devant le poste de police et interrompu le trafic des bateaux pour Athènes, afin d'empêcher son transfert vers la capitale. L'approvisionnement en courant et en eau du poste de police aurait même été coupé pendant toute la nuit. L'État a dû dépêcher des unités de brigade antiémeute d'Athènes en renfort, transportées par des navettes de la marine grecque. De légères échauffourées ont éclaté avec des habitants de l'île lors de leur arrivée.
Voici l'histoire telle que racontée par les media français (voir Le Figaro, Le Nouvel Observateur notamment), tous ont vraisemblablement repris une dépêche d'agence de presse sans chercher à enrichir l'article ou même détailler ce qui s'est passé : l'essentiel de l'information consiste à dire que des restaurateurs fraudent en Grèce mais que de courageux inspecteurs du fisc cherchent à agir ; cela déclenche des émeutes qui semblent n'avoir pour origine qu'une volonté des commerçants de frauder le fisc, les autorités locales condamnent ces agressions et autres incivilités, et le gouvernement est contraint d'envoyer les forces spéciales pour résoudre la situation.
Cependant nos confrères français oublient de préciser les conditions exactes de l'arrestation de ce restaurateur : il aurait fait un malaise durant son arrestation (ce qui aurait obligé la police a retarder son transfert à Athènes dans le cadre de la procédure), et dans la foulée, comme la police et les inspecteurs du fisc souhaitaient embarquer quelqu'un tout de même, le fils du restaurateur, simple employé du restaurant, aurait été arrêté, conduit au poste menotté puis finalement libéré. Ce sont ces deux événements, s'ajoutant apparemment à bien d'autres ces dernières semaines, qui ont déclenché la colère des habitants de l'île d'Hydra qui s'estiment persécutés.
Ce genre d'événement prend de plus en plus d'ampleur en Grèce, et pourrait prochainement toucher la France.