Guinin – Guinin © 12 bis – 2011
« Ce jour-là, la Mort devait abattre sa faux sur Georges, un musicien. Malheureusement, elle tomba sous son charme et fut incapable de le tuer ! Par amour pour ses chansons, elle prit le risque de l’épargner. Qui pouvait donc bien se cacher derrière Georges, ce moustachu qui ne se sépare jamais de sa pipe et de sa guitare ? Comment pouvait-il réussir à émouvoir quelqu’un comme la Mort ?
Mêlant humour et poésie, ce roman graphique raconte l’histoire d’une amitié improbable, tout en s’inspirant de la vie réelle d’un des chanteurs français les plus appréciés de son temps… » (synopsis du Quatrième de couverture).
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Nous voilà partis arpenter les landes en compagnie de la Mort. Ce qui nous met à l’aise, c’est que ce n’est pas cette Grande Dame austère qu’on a l’habitude d’imaginer. Non, loin de là. Elle ressemblerait plutôt à un petit gamin qui se serait costumé pour Halloween. Une Mort décontractée avec juste ce qu’il faut d’états d’âme pour permettre à l’intrigue de se développer. Sans quoi, le récit aurait été fort succinct…
Blaise Guinin, aidé de son frère Robin Guinin à la couleur, développe une histoire pleine de poésie et où les dialogues mélangent humour et mélancolie.
On y croisera un gorille, Jeanne, sa cane et son Marcel, un parapluie, une pancarte indiquant le Marché de Brive-la-Gaillarde, la mauvaise réputation de notre Georges, des amoureux qui s’bécottent… Les auteurs se sont bien évidemment inspirés de l’univers de Brassens et ont logiquement truffé leur ouvrage de multiples clins d’œil à son parcours et à sa discographie.
L’histoire débute en 1947. Georges est alors hébergé chez Jeanne. On vit les années de disette puis le succès. Le personnage des frères Guinin colle bien à l’image que l’on se fait de Brassens. Humble, modeste, généreux mais c’est la Mort qui vient donner le ton décalé au récit. Les jeux de mots y sont légion, l’humour est plus à entendre au second degré bref, il y a là tous les ingrédients pour passer un agréable moment de lecture.
Les coloris sépias donnent à ce récit un côté intemporel. A part quelques costumes (ceux des flics notamment), on peut visuellement camper ces décors dans plusieurs périodes. Elle illustre bien celle des années d’après-guerre mais il n’y aurait rien de choquant à dire qu’elle retranscrit également la période actuelle. En effet, la présence de cette Mort très décontractée et la rondeur enfantine des dessins viennent alimenter mon argument autour de l’intemporalité de cet univers.
Une lecture que je partage avec Mango et les lecteurs BD du mercredi. Pour découvrir les autres albums partagés aujourd’hui :
On ne peut s’empêcher de d’avoir quelques refrains en tête en sortant de la lecture. Pour les amoureux de Brassens… et les autres. Un conseil de lecture qui vous conduira de Paris à Sète, de la vie de bohème au succès puis à la mort d’un grand monsieur.Le travail des Éditions 12bis est à saluer sur cette publication, l’objet en lui-même est très beau et toujours, cette petite page « 12bis » qui fait leur originalité.
Je ne ferais rien découvrir aux amoureux de Brassens en glissant ici le site officiel de l’artiste, mais pour les autres, ce sera peut-être l’occasion de découvrir Radio Brassens dont le lien est accessible dès la page d’accueil.
Les chroniques : Lunch, Claude le Nocher, Alfie’s mec, Arsenul et CLN.
Georges et la Mort
Catégorie Prénom
One shot
Éditeur : 12bis
Dessinateur / Scénariste : Blaise GUININ
Coloriste : Robin GUININ
Dépôt légal : octobre 2011
ISBN : 978-2-35648-355-3
Bulles bulles bulles…
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