Comme vous le savez nous suivons avec grande attention depuis plus de 2 ans l’actualité de la ville de Mouans-Sartoux , commune de 10000 habitants dans les Alpes Maritimes, en matière de bio à la cantine. Nous avons été également parmi les premiers à parler de la mise en place d’une ferme bio sur des terres acquises par la ville.
Mr Pérole, adjoint au maire chargé de l’éducation, nous précise les conditions d’une telle acquisition.
Le domaine de Haute Combe (1) a été acquis par la ville en 2006 pour le sauver d’un projet immobilier qui l’aurait transformé en lotissement.… La zone est donc constructible dans les documents d’urbanisme à ce jour. Elle est classée agricole dans le nouveau PLU arrêté mais pas encore en place. Ceci dit rien n’empêche de cultiver des terres constructibles, ce que nous faisons. Classer les terres agricoles au PLU a par contre l’intérêt d’interdire toute construction, même si les terres ne sont pas exploitées, et donc de préserver la possibilité de produire. Le nouveau PLU passe de 40 à 120 hectares les surfaces agricoles de la commune, surface suffisante pour permettre une autonomie de production maraichère pour notre population.
Le mardi 31 juillet 2012, j’ai profité d’un séjour sur la Côte d’Azur pour visiter cette ferme et rencontrer Sébastien Jourde, le fermier qui l’exploite. Merci encore à Gilles Perole qui a permis cette visite.
La commune gère cet espace sous forme de régie intégrée (c’est-à-dire que les dépenses et le fonctionnement sont intégrées au fonctionnement de la commune) et l”objectif est d’écouler la production de la ferme dans les cantines de la ville.
avec Sébastien Jourde
Sébastien Jourde est le seul salarié de la ville avec un contrat de 3 ans. Il est titulaire d’un BPREA ( Brevet ProfessionnelResponsable d’Exploitation Agricole) en maraîchage bio et a exercé pendant 5 ans dans une exploitation bio de Brie Comte Robert (77). Il est aidé par une personne qui travaille à mi-temps et par du personnel du service des Espaces Verts de la ville ponctuellement pour les gros travaux.
Aujourd’hui la ferme produit 10t de légumes ce qui représente environ 30% des besoins des 3 cantines scolaires de la ville. L’objectif est d’atteindre une production de 20t. Pour cela des nouvelles terres vont être mises en culture. Selon Mr Pérole: “A terme nous essayerons au maximum de nous rapprocher de nos besoins soit 30 tonnes”.
Cultiver bio n’est pas de tout repos et Mr Jourde a du reconstituer une partie de la biodiversité qui manquait sur le site, notamment en faisant venir des coccinelles pour faire face à une invasion de puceron. Aujourd’hui l’équilibre est atteint. Comme l’explique Mr Jourde, l’objectif n’est pas d’éradiquer les nuisibles mais d’en contenir la quantité afin qu’ils ne soient pas nocifs.
Actuellement pendant l’été (donc hors période scolaire) l’excédent de production récoltée est donnée à l’épicerie sociale de la ville. Gilles Pérole précise: “l’été nous avons une cuisine ouverte pour le centre de loisirs, une crèche et le restaurant du personnel municipal. Le plan de culture prend en compte le plus petit nombre de repas de l’été, c’est pour ça que nous travaillons beaucoup sous tunnel pour produire des légumes primeurs et d’arrière saison.”
Des tomates sous tunnel
La ville a pour projet de créer une unité de conditionnement qui permettra de congeler les légumes récoltés hors période scolaire et de les mettre au menu en cours d’année. Il est également prévu de démarrer une activité d’arboriculture. Ces projets devraient voir le jour en 2013. Nous vous en tiendrons bien sûr informé.
(1) où se trouve la ferme, NDLR