Dans le marais salant de Guérande, les producteurs de sel sont les “paludiers”. Leur nom ne vient pas de leur métier mais du lieu dans lequel il le pratique : le marais, autrefois appelé “palud”. C’est la même étymologie que “paludisme”, maladie transmise par les moustiques, hôtes habituels de tous les marais du monde. Sur l’île d’Oléron, cette profession a pendant un temps disparu, et pourtant le marais est là et bien là. Le sel a même été une des principales productions de l’île, faisant vivre des sauniers (ou saulniers). Le producteur porte cette fois le nom de son métier, “sel” et “saunier” ayant la même origine. Au cœur de cette production saline se trouvait notamment le village de Sauzelle, qui lui aussi tire son nom du précieux sel. Puis, au XXe siècle, le sel a été remplacé par l’huître, et les marais salants sont devenus bassins d’élevages (les “claires”). Depuis peu, le sel revient sur l’île, en partie grâce à des hommes (et une femme !) formés à Guérande, en Bretagne. La production de sel est nettement visible, et même mise en scène, au Port des Salines, dans le sud de l’île (photo à l’annexe).
Sur les huit producteurs actuels installés sur l’île d’Oléron, il en est un qui vient de remettre en service un des plus vieux marais, dans le fief historique de la production de sel locale : à proximité du village de Sauzelle.
Il a pris son marais en location au printemps dernier, et je me souviens avoir vu les parcelles se reconstruire, retrouver leur géométrie. Alimenté par le proche chenal de la Perrotine, les bassins se remplissent d’eau de mer, puis le jeune saunier (29 ans) récupère quotidiennement son sel sous une chaleur actuellement accablante (tout bon pour l’évaporation, mais dur pour l’humain) et le dispose en petits tas au bord des parcelles :
Et puis, petit à petit les petits tas forment une pyramide, à l’écart. Le sel est proche de la commercialisation :
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- Mélina LHERMITE, “Les pieds dans le sel, le cœur dans les marais”, Sud-Ouest, 10 août 2012