Il paraîtrait...

- que la censure sur les médias a été officiellement abolie lundi en Birmanie. Le ministère de l’Information a levé les dernières restrictions qui pesaient sur les publications en charge des sujets politiques et religieux. Le Département de l’enregistrement et de la surveillance de la presse du ministère, petite appellation sympathiquement libertaire s’il en est, a autorisé les journaux dans la catégorie Politique et Religion à publier sans envoyer au préalable leurs brouillons. Réjouissons-nous. Quoique, certes, les prisonniers politiques grouillent derrière les barreaux, et que les tortures et les condamnations soient plus nombreuses que les émissions de téléréalité en France. Mais, attention, ne me faîtes pas dire que je ferais un rapprochement idéique entre le niveau des candidats et l’emprisonnement ou l’éradication qui seraient nécessaires de tels idiots bêtes. Je ne l’ai pas dit. Chez nous, même les ahuris de première classe ont le droit de montrer leurs bobines à la télé, et même de s’exprimer dans les journaux people, pour ne rien dire ! Tout a du bon, il suffit d’avoir l’esprit ouvert ou à la marrade !

- que l’Iran, la Syrie, le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Erythrée occupent les 5 dernières places du classement mondial de la liberté de la presse effectué par Reporters Sans Frontières et reçoivent la dénomination conviviale s’il en est de dictatures absolues. Certes, on impose quelque peu là-bas les décisions gouvernementales, parfois même en usant de la force, mais au moins les choses sont claires, ordonnées. Pour les Reporters, répression a été le mot de l’année passée, jamais la liberté d’information n’a été autant associée à la démocratie, jamais le travail de journaliste n’a autant gêné les ennemis des libertés, jamais les actes de censure et les atteintes à l’intégrité physique des journalistes ne semblent avoir été si nombreux. Certes, again. Mais la vérité est un concept si complexe que la transmission de l’information laissée aux mains des journalistes entraîne parfois le lecteur lambda, un peu naïf, à croire à une forme de désinformation totalement assumée au profit de clans ou de partis. Certes toujours, on pourrait métaphoriquement tapés sur quelques doigts qui manient la mauvaise foi comme le bourreau le fil électrique ou le plongeon en baignoire. Mais allez savoir si la menace n’est pas source de meilleur travail. Ça fonctionne avec la présence des radars automobiles qui ralentissent quelques automobilistes ! Que les lecteurs ou rédacteurs en chef menacent certains journaleux de délocalisation en Erythrée, pour rire bien sûr, et la surinterprétation, les attaques ciblées tendront peut-être à disparaître. De même, et pour montrer le bon exemple, je me lie moi-même les mains dans le dos avant d’écrire, et me fait relire systématiquement par un ex-général coréen muni d’une matraque électrique. Il ne lit pas encore le français, mais il arrache les ongles comme personne. Du coup, je ne me les ronge plus. Tout a du bon, il suffit d’avoir l’esprit ouvert ou à la marrade !

- que l’opposant russe et ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov a annoncé être convoqué lundi par la police qui l’accuse d’avoir mordu un policier vendredi dernier à Moscou, un délit passible de cinq ans de camp. Il a été interpellé vendredi au cours d’une manifestation de soutien aux Pussy Riot. A l’heure où ces lignes sont écrites, la localisation précise et la force, en kg par cm², de la morsure de Garry est encore entre les mains, les yeux et le matériel sophistiqué des Experts Miami et du Dr House, avec l’aide soulignons-le bénévole de Véronique Genest et Roger Hanin. A l’aune des résultats, les 5 ans de camp apparaîtront peut-être comme une peine insuffisamment lourde pour le champion d’échecs. Il enseignera en prison des stratégies qui permettront avec un peu de réussite quelques évasions en sept coups ! Tout a du bon, il suffit d’avoir l’esprit ouvert ou à la marrade !