Animal Kingdom

Publié le 21 août 2012 par Olivier Walmacq

Années 80. J vient de perdre sa mère et voit l'opportunité d'habiter chez sa grand-mère et ses oncles. Ces derniers sont connus des forces de police pour des faits de violence et du traffic de drogue. J va devoir choisir: collaborer avec la police ou suivre les pas de ses oncles dans une vendetta sanguinaire...

La critique australienne de Borat

Oh, le beau film vu par personne (ou deux mecs à Paris) dans notre beau pays, mais ovationné par la presse. Voilà comment caractériser ironiquement Animal kingdom de David Michôd, sorti en avril dernier dans une certaine indifférence, au moment où Thor cassait la barraque.
Il faut dire que moi-même, je n'étais pas si intéressé que ça par ce cru australien ayant raflé les trophés locaux, ainsi que le Prix de la critique au Festival de Beaume et le Grand Prix du Festival de Sundance en 2010. A vrai dire, c'est la bande annonce rythmée par la superbe chanson All out of love d'Air Supply et les différents avis d'amis blogueurs qui m'a fait regardé ce film.
Et comme vous le savez, Borat adore en général les films vus par personne ou anonyme, la preuve avec son film de chevet (Across the Universe).
Par ailleurs, il semblerait la chaîne Showtime (les diffuseurs de The Shield qui ne faisait pas dans la dentelle) veut l'adapter en série. A suivre donc...

On retrouve James Frecheville, Joel Edgerton (vu dans les récents Warrior et remake de The Thing), Guy Pearce (qui revient au pays après des années de galère), Ben Mendelsohn, Laura Wheelwright, Luke Ford et Jacki Weaver (nominée aux Oscars en second rôle féminin).
Le plus intéressant avec ce polar est qu'en dehors de quelques moments d'exécutions, il ne fait pas dans le bourrin et se concentre sur ses personnages.
Nous suivons J, un jeune orphelin débarquant dans sa famille. Cette dernière est béniée jusqu'au cou dans le crime organisé. Si bien qu'un des frères doit se cacher pour ne pas être vu par la police. Les forces de l'ordre les suivent et ne tardent pas à prendre J sous leur aile.
Et pour cause, infiltrer sa propre famille c'est assez simple, enfin en apparence. Mais J ne coopère pas. (Attention spoilers) Les personnages les plus intrigants reste ceux de Mendelsohn et Weaver, tout deux mémorables.

Le premier incarne l'oncle vengeur. Celui qu'il ne faut pas croiser. Sous ses airs posés se cache un petit psychopathe, n'hésitant pas à droguer la copine de son neveu pour savoir si elle sait ce que fait la famille. De plus, la grand-mère évoque par moment un traitement, ce qui voudrait dire que le bonhomme a des antécédants psychiatriques. Le plan séquence où on le voit fixer la télévision, puis la jeune fille est assez tétanisant. On dirait une sorte de prédateur prêt à se jeter sur sa proie.
La seconde est la matriarche. Elle aussi cache bien son jeu. Elle paraît une gentille femme mais est surtout prête à tout pour la concerver. Autant dire que celui qui en dit trop passe à la casserole. J dans sa quête de justice va se révéler être une sorte d'ange gardien.
La fin aussi percutante que réaliste le prouve à bien des instants. En tuant l'élément perturbateur, il remettra les piles à l'heure.

Les scènes violentes sont surtout des assassinats et ils sont suffisament rares pour paraître impressionnants. La première exécution est aussi inattendu que redoutable d'autant qu'il s'agit d'une injustice. Elle n'est pas justifié et montre un visage peu reluisant de la police. Pearce incarne justement le droit chemin de cette dernière.
Avec ce film, l'acteur revient en forme et tant mieux. Rien de mieux que de revenir au pays pour reprendre des forces. Pas trop vu qu'il reviendra avec la nouvelle production Besson, MS One, où il sera un Snake Plissken de l'Espace (vous vous attendiez à quoi avec Besson franchement ?).
Dans le rôle de J, Frecheville se révèle fort intéressant. Dans un mutisme quasiment constant et un air hagard trompeur, il parvient néanmoins à donner de réelles émotions qui perdra beaucoup plus qu'une mère. Machôd, dont c'est le premier film, prouve que l'Australie ce n'est pas que Mad Max et tant mieux, via une mise en scène efficace et loin des énièmes films indépendants américains.

Un premier film où la proie devient le chasseur petit à petit et avec une efficacité redoutable.

Note: 17.5/20

ah oui, 17.5/20 quand même ! Ca doit être vraiment un très bon film