Juste pour parler…..

Publié le 21 août 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff

Parce que, souvent sur le net, je lis le commentaire suivant d’enfants d’immigrés, s’adressant à d’autres enfants d’immigrés:

  • Oui, mais NOUS, nos parents se sont intégrés…( sic)

Enfant d’immigré, et me considérant toujours immigré, malgré les nombreuses années passés ici – la mémoire de la langue maternelle étant indélébile en moi- oui, mais seulement en partie je suis d’accord…

Mes parents, n’arrivant pas à s’intégrer dans leur pays, par manque de travail et/ ou de perspectives de vie décente, migrèrent un jour, vers cette nation demandeuse de main d’œuvre étrangère…

Ils avaient, pour eux et leur famille, ce choix : rester au risque de mourir de faim et/ ou sous les coups, ou partir tenter sa chance ailleurs…

Principalement donc, ne s’intégrant pas dans leur patrie pour les raisons ci-dessus évoqués, oui, ils s’intégrèrent en France, parce qu’à l’époque, comme dans d’autres endroits de par le monde, c’était le plein emploi… ; oui, grâce à la possibilité d’exercer leur profession ou une toute autre fonction… se louant, échangeant leur force physique et morale, contre l’argent nécessaire à la subsistance quotidienne…

Bien sur, rarement, l’exception confirme la règle, il y en eut vivant de rapines et de chapardages…- mais cela tient plus de la nature humaine que d’une appartenance à telle ou telle ethnie-

Travailler les sauvera… Ce constat, dans leur for intérieur, d’aucuns se le firent… et acceptèrent humblement brimades… déni… insultes à caractère xénophobe… logements insalubres… regards suspicieux dès qu’un vol ou crime se produisait dans les environs…

Impuissants, la rage au ventre et l’espoir d’un meilleur avenir pour les siens, face à ces dures conditions de vie, ils trouvaient dans le labeur journalier, un exutoire naturel…

Si, se trouvant sans aucune perspective, tournant dans l’appartement et/ ou dans le quartier comme un lion en cage, auraient-ils agi pareil… ?

J’entends aussi souvent ceci :

  • Oh, nous n’avons pas eu de soucis avec vous… vous êtes catholique comme nous… (sic)

Certes oui, mais d’un catholicisme suspect… à tel point, que dans l’église, à nos cotés, les places restaient vides… avec raison qui sas… ayant vu dans l’état d’origine, les dérives du clergé allié au pouvoir en place -pas de tout les gens de foi, mais comme souvent, d’une minorité bien agissante couplé à une majorité silencieuse et attentiste- dénonçant à la Guardia Civil les secrets de la confession…… Hommes… femmes… enfants de tout age… personnes âgés et/ ou malades… trahis par le zèle des serviteurs de Dieu, furent arrêtés… torturés… tués…

Alors oui… notre foi… ma foi… en pris un coup !

Mes ascendants, n’étaient ni « meilleurs », ni plus respectueux… Si l’on pouvait tenter l’expérience… effacer leur mémoire… les faire revenir maintenant… dans cette société fondé sur la valeur travail… à l’heure de la délocalisation tout azimut pour produire plus… de plus en plus… toujours à moindre coût… par l’union-mondialisation des patrons, arriveraient-ils à s’insérer ?

Pour les primo-arrivants, d’hier, de ce jour et de demain, l’insertion sociétale passe par l’emploi…

En conclusion, je ne crois pas au bon ou au mauvais immigré. Nous portons tous en nous ces potentialités. Selon le parcours de vie plus ou moins chaotique, les circonstances, les rencontres, chacun peut être l’un et l’autre… l’un ou l’autre.

Et voilà… ce qui est dit, n’est plus à dire…

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