Nébuleuse, l'intrigue l'est totalement avec la première version des faits, axée sur le point de vue des journalistes. Dès lors, nous découvrons comme un spectateur lambda un attentat aussi explosif qu'à fort impact à travers les écrans et multiples caméras commandées par le personnage de Sigourney Weaver. Une ambiance apocalyptique et fouillie qui viendra à s'éclaircir au fil du temps via des jeux de miroirs où les faux semblants et les surprises vont bon train. Passé le leitmotiv "répétition de points de vue" assez déstabilisant mais finalement jouissif et génialement frustrant sur la longueur
Filmée à l'appui d'images ultra-léchées, la réalisation est serrée, minutieuse complémentée par un montage très "cut" et précis. Durant près de 90 minutes, jamais le rythme ne faiblit. En constante demande de réponses, Angles d'attaque carbure au super et ne laisse aucun moment de répit.
Bernés par un scénario malin bien qu'un brin incohérent, nous avançons, lancés à vive allure sur une piste glissante. Complots, manipulations, trahisons, ce thriller mené tambour battant secoue et surprend.
Mené par un casting ecclectique et ravageur (un festival de tronches parmis lesquelles Dennis Quaid, Matthew Fox, Forest Whitaker, Eduardo Noriega, Edgar Ramirez, Saïd Taghmaoui, Sigourney Weaver...) tous sont venus s'éclater dans un gros concept pop-corn, certes déjà vu il y a un moment et multi-référencé mais l'impact est fort et l'engouement total... mention spéciale à la surprise finale assez savoureuse rayon contre-emploi...
Bien qu'il prenne position dans un climat politique hostile et qu'il s'amuse des médias à plusieurs reprises, inutile de chercher une complexité narrative au-delà du simple exercice de style. Nous sommes venus pour voir un thriller à tiroirs aussi captivant que bien mis en scène et pas une analyse politique... et nous sommes servis.
Alors oui, bien entendu, quelques incohérences viennent parasiter l'ensemble (tant de coïncidences sont parfois troublantes), la toute fin, un soupçon grand guignolesque peut faire rire heureuseement rattrapée par une touche ironique dans le discours du présentateur... mais quoiqu'il arrive l'ensemble tient allègrement la route pour un film explosif à tout cassé, mettant les nerfs à rude épreuve durant 90 minutes.
Un film entertaining, un brin sadique qui laisse les nerfs en pelote et le sourire aux lèvres. On aurait vraiment tort de se priver !
Pourquoi y aller ?
Pour le spectacle visuel. Pour le montage. Pour le scénario habile et malin. Pour l'ensemble du casting assez royal. Pour le rythme et l'idée générale.
Ce qui peut freiner ?
Les quelques incohérences. Le grand guignol final qui peut décontenancer les plus réfractaires.