ROME, lundi 20 août 2012 (ZENIT.org) – « Même lorsqu’il refuse ou nie Dieu, la soif d’infini qui habite le cœur de l’homme ne disparaît jamais ». Seul Dieu peut combler cette soif, c’est pourquoi l’homme doit « se purifier des faux infinis ». C’est ce que dit Benoît XVI dans un message adressé à Mgr Francesco Lambiasi, évêque de Rimini en Italie, à l’occasion de la 33e rencontre pour l’amitié entre les peuples, à Rimini, du 19 au 25 août 2012.
Ces rencontres ont lieu chaque année depuis 1980. Elles sont organisées par le mouvement international « Communion et Libération », fondé par le P. Luigi Giussani et présent dans 70 pays sur tous les continents. La rencontre 2012 a pour thème « La nature de l’homme est relation avec l’infini ».
Une soif inextinguible
Pour le pape, parler de l’homme et de son désir d’infini signifie « reconnaître son rapport constitutif avec le Créateur » : c’est dire que « chaque personne a été créée pour qu’elle puisse entrer en dialogue avec Dieu, avec l’Infini ». Aujourd’hui, fait-il observer, le mot « créature » semble presque « démodé »: « on préfère penser à l’homme comme à un être accompli en lui-même et artisan absolu de son propre destin ». Le mot est « inconfortable » car il implique « une identité relationnelle, dont la donnée première est la dépendance originelle et ontologique à Celui qui nous a voulus et nous a créés », poursuit-il.
En réalité, souligne Benoît XVI, cette dépendance « ne diminue pas » l’homme, mais révèle « sa grandeur et sa dignité suprême », comme être « appelé à la vie pour entrer en relation avec la Vie même, avec Dieu ». Même après le « péché originel », qui « soustrait l’homme à ce rapport constitutif », il reste dans l’homme « le désir dévorant de ce dialogue », une « tension indélébile dans le cœur de l’homme », insiste le pape : « même lorsqu’il refuse ou nie Dieu, la soif d’infini qui habite le cœur de l’homme ne disparaît jamais ». En effet, explique-t-il, « chaque fibre de l’homme est faite pour trouver sa paix, sa réalisation en Dieu ».
La réponse de Dieu
Pourtant, s’interroge le pape, « ce désir de l’infini » qui lui est « structurellement impossible » car il ne peut pas « totalement le satisfaire » n’est-il pas pour l’homme « une condamnation » ?
Le « cœur du christianisme » y répond, estime Benoît XVI : en effet « par l’incarnation, la distance infranchissable entre fini et infini est supprimée, le Dieu infini s’est immergé dans la finitude humaine ». Dieu s’est fait « réponse que l’homme peut expérimenter ». Et parce que Dieu est entré dans le fini, « rien n’est banal ou insignifiant sur le chemin de la vie et du monde », ajoute le pape.
« Chaque chose, chaque relation, chaque joie et difficulté, trouve sa raison ultime en étant l’occasion d’un rapport avec l’Infini, voix de Dieu qui nous appelle sans cesse et nous invite à élever le regard, à découvrir dans notre adhésion avec Lui la pleine réalisation de notre humanité », poursuit-il. Dans cette perspective, Benoît XVI encourage l’homme à « ne pas avoir peur de ce que Dieu lui demande à travers les circonstances de la vie », car Dieu veut son « bonheur, sa pleine réalisation humaine ».
Se purifier des faux infinis
Pour pallier sa soif d’infini, l’homme mène aujourd’hui « une recherche fébrile et stérile, de «faux infinis» qui peuvent satisfaire au moins pour un moment », constate le pape, mentionnant « la drogue, une sexualité vécue de façon désordonnée, les technologies totalisantes, le succès à tout prix, des formes trompeuses de religiosité ».En outre, ajoute-t-il, les « bonnes choses » créées par Dieu comme « routes qui conduisent à Lui », risquent d’être « instrumentalisée » et de devenir « des idoles qui se substituent au créateur ».
C’est pourquoi Benoît XVI invite à « parcourir un chemin de purification de ces «faux infinis» », qui « séduisent l’homme et le rendent esclave ». Pour retrouver son identité, « l’homme doit se reconnaître comme créature, dépendante de Dieu », déclare le pape, car c’est alors qu’il aura la possibilité « d’une vie vraiment libre et comblée ».