Contre Hollande, choisissez votre rumeur.

Publié le 20 août 2012 par Juan
Que comprendre de cette succession de rumeurs aoutiennes relatives à François Hollande, ses ministres et son actions ? Une chose simple, certains médias s'ennuient fermes et ont besoin d'animer leurs (maigres) ventes estivales.
Chaque gouvernant attire les rumeurs, surtout quand il vient de s'installer au pouvoir. Nicolas Sarkozy en son temps en avait fait les frais également. Mais cette fois-ci, les rumeurs sont plus diverses, elles touchent tous les sujets, de l'intime à l'action politique. Comme si on regrettait l'agitation politico-médiatique de Sarkofrance.
Pour certains, le sevrage est rude.
Jugez plutôt.
Contre Hollande
Il y a d'abord les saloperies habituelles, ces rumeurs qui touchent à l'intime, à la vie privée des protagonistes. Elles ne visent qu'à salir, d'autant plus que François Hollande n'a pas étalé sa vie privée avec autant d'énergie et de calcul que son prédécesseur. Fils caché, divorce non prononcé, séparation, tout y passe.
 Fin mai, le couple Hollande/Trierweiler était ainsi accusé d'avoir triché à l'ISF. La rumeur n'était pas sourcée, elle « circulait sur Internet », comme on dit pudiquement. En d'autres termes, quelques anonymes la relayaient dans des commentaires d'articles et dans des forums. la campagne était finie, mais ils s'acharnaient. C'était faux. Les patrimoines combinés de François Hollande et Valérie Trierweiler ne leur permettaient pas de payer l'ISF dont Nicolas Sarkozy avait relevé les seuils en 2011... Mais ce n'est pas tout. Caprices de ministres, renoncements politiques, chasse aux sorcières, d'autres rumeurs se répandent assez facilement, souvent avec le concours de médias professionnels.

Faux scandales
Il y a quelques semaines, un buzz assez surréaliste frappait la nouvelle commission Jospin, installée par Hollande pour réfléchir à la moralisation de la vie politique: ses membres seraient rémunérés et la compagne même de Lionel Jospin aurait été nommée en coulisses... C'était faux, et fut démenti.
Il y a trois jours, la ministre déléguée à la Francophonie Yamina Benguigui était accusée d'avoir exigé la présence d'un coiffeur personnel lors de son déplacement à Kinshasa (Congo) en juillet dernier. L'information venait du Point, rien que ça ! C'est faux, l'information fut démentie via Rue89. Jamais l'ambassade n'a entendu parler d'une telle commande de coiffeur. Pas un autre média n'avait daigné appeler pour vérifier. Il paraît que l'auteur de la rumeur était un pigiste estival (rumeur).
Fausses nominations
Changement d'administration oblige, la prétendue chasse aux sorcières fait l'objet de fantasmes. Ainsi, Guillaume Pépy, l'actuel patron de la SNCF, prendrait la tête d'EDF, à la place d'Henri Proglio, trop mouillé avec Nicolas Sarkozy. C'était faux: « De pures rumeurs » dixit l'Elysée. « Aucune décision n'a été prise », répète Matignon. Ce genre de manipulations est un classique.
Le patron d'Air France est-il sur la sellette ? On ne sait pas, et nous ne nous avancerons pas sur ce pénible sujet. Mais sa compagnie a commis une incroyable bêtise. Le 15 août dernier, ne pouvant atterrir à l'aéroport de Beyrouth, un avion Air France a été dérouté sur ... Damas, la capitale syrienne ! Le vol comprenait plusieurs personnalités hostiles au régime du boucher Assad...
Fausses décisions
Crise oblige, on trouve une multitude de rumeurs relatives aux prochaines mesures de rigueur. Le gouvernement aurait décidé d'augmenter massivement ou pas la CSG (« Le budget 2013 n’envisage pas cette mesure-là » a dû rappelé le ministre du Budget le 30 juillet), l'impôt sur le revenu, voire même la TVA.
Dans la même veine, on lui prête tous les renoncements, avant même que les décisions ne soient prises ou présentées: le plafonnement des rémunérations des dirigeants d'entreprises publiques (mesure adoptée finalement quelques semaines plus tard), ou le blocage des prix de l'essence (quand ces derniers baissaient !).
Tout récemment, Ayrault fut soupçonné d'avoir déjà renoncé à supprimer quelques 3 milliards d'euros d'allègements de cotisations sociales portant sur les bas salaires, à cause d'un rapport de l'Inspection des Finances commandé par l'ancienne équipe et livré récemment. Les Echos livrait ce scoop vendredi 17 août.
C'est faux, archi-faux: «Le sujet n'a pas été évoqué à Matignon, il n'y a aucune décision de cette nature dans les cartons» ont répondu à l'AFP les services du Premier ministre.