Béni soit celui qui a inventé la valise à roulettes !
Hier matin sur le quai d’une gare non loin de La Rochelle où j’attendais mon TGV du retour, le vent venu de la mer me chatouillant délicieusement les aisselles, je savourais les derniers instants de ce farniente qui m’a bien occupé durant une semaine. La météo anxiogène et les bulletins sur la canicule diffusés par les télés me faisaient craindre le pire. Déjà j’envisageais les cas de figure les plus atroces, le train qui reste en rade en peine campagne, la climatisation qui tombe en panne, l’entrée dans Paris comme un pain mis au four, des suées à tordre mes mouchoirs, l’enfer donc.
Et puis non ! Un TGV bien peinard, wagon quasiment vide quand j’y suis monté, une climatisation ronronnant comme un matou mais fraiche comme un baiser dans le cou. Arrivé à Montparnasse, mon wagon étant en tête de train, donc je me suis dégagé rapidement de la masse. Le pas léger, trainant sans peine ma valise à roulettes, le métro s’est approché comme j’arrivais sur le quai, vide lui aussi, car qui aurait idée d’y descendre de ce temps-là ?
Et puis à la gare Saint-Lazare, d’un coup d’un seul, j’ai atterri. Le train de banlieue me ramenant sur mes terres était épouvantablement surchauffé, j’ai retrouvé mes souffrances des longues années de travail et des transports en commun de la région parisienne, trente-cinq minutes d’agonie qui ont effacé mes souvenirs de vacances, comme l’éponge du maître le tableau noir où un cancre tentait tant bien que mal de résoudre une équation. Je suis rentré chez moi complètement lessivé.
Alors voilà, c’est mon premier billet de reprise. Une semaine sans ordinateur, je n’ai rien écrit, juste noté quelques idées dans mon cahier que j’espère utiliser dans les prochains jours. Je sens déjà mes doigts en joie à pianoter sur le clavier, heureux de retrouver leur traitement de texte favori. Et moi quand j’ai les doigts heureux, ça m’excite les méninges, mes petites cellules grises s’agitent et la machine à déblatérer des bêtises s’éveille.