Magazine Humeur

l’impardonnable défaite des élites françaises

Publié le 19 août 2012 par Triton95

l’impardonnable défaite des élites françaises

Est-ce le hasard qui fait que d’autres hommes de la même génération que moi se plongent dans des ouvrages traitant de la même période historique. Je suis toujours étonné que l’on demande aux jeunes de connaître tels points particuliers de la seconde guerre mondiale, sans leur donner les moyens d’en découvrir le contexte, et le long cheminement qui les a amenés.

Ce livre, qui retrace la période entre la 1ère guerre et le début de la 2ème est celui qui est le plus fidèle aux témoignages de cette génération qui disparait peu à peu. En 1918, la France a gagné la guerre face à l’Allemagne, mais sans que cette dernière subisse les mêmes dégâts sur son territoire, Clemenceau s’étant refusé à poursuivre la guerre jusqu’à Berlin. Ce qui a frappé les contemporains, c’est la perte en hommes, cette génération de femmes qui a eu du mal à trouver un mari, le nombre de morts et de handicapés suite au conflit. L’auteur cite même …Houellebecq qui remarque que 20 ans entre 1918 et 1938, Munich c’est peu, et qu’il faut comprendre la réaction des gens. C’est ce que j’ai entendu aussi, les larmes des gens lorsque l’affiche de mobilisation a été apposée dans les rues : le souvenir de 14-18 était encore extrêmement douloureux.

On ne peu comprendre la 2ème guerre si l’on ne remonte pas à la première. Après la 1ère guerre, la France était pacifiste, et préparait une défense passive par la ligne Maginot. Aucun homme politique ou presque ne pouvait parler d’offensive, à aucun moment. Contrairement à Marc Bloch, et d’autres historiens par la suite, l’auteur veut détruire cette légende que la France était aussi bien armée que l’Allemagne. Elle ne disposait pas de la même force blindée, ni de l’aviation. L’Allemagne s’était entendue avec la russie pour entrainer ses troupes hors du contrôle du traité de Versailles, c’est à dire en russie. Ce fut la reichwehr noire, qui devint la wehrmarcht avec la concription.

Hitler se méfiait des généraux et fit assassiner ceux qui avaient reconstruite l’armée. Il sélectionna les éléments les plus proches de lui, en éliminant ceux que la prudence auraient dissuadé d’une guerre.

L’auteur rend hommage au courage de ces 100 000 soldats français tués sur le front, et que l’histoire oublie. J’en ai rencontré un en 1978 qui n’en revenait toujours pas d’être revenu vivant, et se plaignait que les munitions n’allaient pas avec les fusils. Avec ce livre, on repasse tout ce qui était dans la mémoire de nos parents, mais semble comme oublié aujourd’hui à travers une histoire de repentance.

L’auteur rejoint parfois la thèse de Lacroix-Riz. Il rappelle la formule, plutôt Hitler que Blum, et constate que Pétain est arrivé au pouvoir après avoir, avec ses partisans, fait beaucoup d’efforts pour empêcher que la France se dote d’une armée plus efficace. Le but de Pétain était de prendre le pouvoir et d’imposer un régime de restauration nationale, d’extrême droite en fait. Le maréchal a trahi le pays. Pour lui, le peuple n’est pas le coupable, les élites françaises ont été particulièrement peu clairvoyantes, et sans vision, à part Georges Mandel.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Triton95 146 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines