Mélenchon fustige l'action de Hollande : «100 jours pour presque rien»
Publié dans Le parisien du le 18.08.2012, 23h29 |
L'ancien candidat du front de gauche à l'élection présidentielle revient d'un long voyage au Vénézuela où il est allé se «reconstituer» sur les traces d'Hugo Chavez, «une source d'inspiration». A son retour, il fustige dans une interview a JDD, le début du quinquennat du président François Hollande : «Cent jours pour presque rien.» «Quand je regarde le creux des cent jours et la multiplication des commissions, j'en conclus que nous étions mieux préparés que les socialistes à exercer le pouvoir», lance-t-il.Selonle candidat malheureux du Front de gauche aux élections présidentielles, la session parlementaire extraordinaire fut ainsi «une session du temps perdu». « Hollande a désamorcé le contenu insurrectionnel du vote de la présidentielle, renchérit le tribun de la présidentielle 2012. Il l’a dilué dans les sables des plages du Var. Comme si l'élection s'était résumée à une question de personnes: un normal à la place d'un agité et tout serait dit.» Et de prévenir : «On ne parviendra pas à nous faire confondre normal et social-libéral!»
Le collectif budgétaire ? Rien qu'«un coup de serpillière sur les plus grosses taches laissées par Sarkozy», balaie-t-il, avant de souligner que «ce n'est pas assez pour faire le ménage». La politique du gouvernement à l'égard des Roms ? «Le degré zéro de l'imagination.» «Quelle est la différence entre un baraquement cassé sur ordre d'un ministre de droite et un baraquement cassé sur ordre d'un ministre de gauche ?» raille-t-il, jugeant qu' «il y a des mesures urgentes à prendre : ouvrir l'accès au marché du travail, par exemple». Pour lui, «Valls fait du Valls. mais c'est Hollande le patron».
«Pourquoi ne pas avoir passé la loi sur les licenciements boursiers ? Et la loi bancaire ? Il fallait marquer un rapport de force avec la finance», déclare également celui qui qualifie de «faute» le fait qu'Arnaud Montebourg n'ait pas fait voter à la session de juillet «la loi interdisant les licenciements boursiers et accordant un droit de préemption des travailleurs sur les entreprises abandonnées par leurs propriétaires».
«Je suis à la disposition du Front de gauche. Mais pas en qualité de potiche»
Et de lâcher, à propos de celui qu'il qualifia naguère de captaine de pédalo: «Ce n'est pas parce que François Hollande veut être normal que la situation va le devenir.»
Quant à son rôle aujourd'hui au Front de gauche, Mélenchon l'assure, il «ne cherche pas à (m)'imposer». Et ajoute: «je suis à la disposition du Front de gauche. Mais pas en qualité de potiche...». Et d'affirmer: «je suis tel que je suis et je n'ai pas l'intention de changer. Ma parole est libre.»
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