Sept sages sont appelés par une voix mystérieuse : un vieux rabbin, un moine, une mystique hindoue, un musulman, un taoïste, une philosophe hollandaise, et une chamane. Chacun entend un message ou fait un rêve, qui les convie à se rendre au Tibet, dans un monastère. Ils font la connaissance d’un vieux lama tibétain, le Lama Dorjé. Lui aussi a rêvé, il a rêvé que sept sages devaient arriver ce matin-là au monastère. Ça tombe bien, ils arrivent justement… Le rêve est la clé de voûte de ce bouquin.
Les sept sages font alors des rêves prémonitoires. Ils voient des temples détruits, des universités dévastées, etc… Comme ce sont de grands sages, très grands sages même, jamais ils ne se disputent, et ils trouvent même la clé de l’énigme en cinq minutes. Ces prémonitions sont un signe que le monde va être détruit, c’est évident, il n’y a pas à en douter. Ils se sentent investis de la mission divine qui consiste à trouver une sorte de vérité universelle, et de l’enseigner à deux enfants…
Tout se met en place assez vite, et ces sept bonzes qui sont décidément d’une sagesse et d’une lucidité surnaturelles, vont en quelques soirées parvenir à édicter les lois supérieures et universelles de l’âme. Ici, le texte prend un tour plus narratif. Chaque paragraphe ou presque commence par « Un sage prit la parole et dit… »
Si la première partie du livre commence par un roman, qu’il ne faut pas analyser avec un œil trop rationnel, la suite est une énumération de principes. Ces vérités ultimes sont édictées une à une, avec quelquefois un petit exemple en illustration. Alors bon. Tout ceci pourra peut-être séduire les lecteurs avides de philosophie vulgarisée. Encore que, peut-on parler de philosophie, n’est-on pas dans le mode religieux, qui consiste à énoncer des dogmes ? Les principes sont parfois bien connus, d’autres coulent de source (mais il est bon de les rappeler). Quelques uns tiennent du cliché. L’ensemble est une sorte de compilation de lois et préceptes assez répandus, donnés de façon un peu directe, sans discussion…
Le début du livre annonçait un développement remarquable. On eût pu s’attendre à une confrontation entre les différentes religions, qui aurait abouti à des croisements ou des contradictions, bref, un débat. Or nous sommes ici dans le mode de la vérité qui se veut supérieure et ultime, comme en ont professé des centaines de prélats depuis des milliers d’années. Il contient certes quelques belles leçons, qu’il est toujours bon de méditer. Mais cela m’a fait penser au cours d’un vieux prof tourné vers son tableau, qui enseigne sans communiquer avec ses étudiants, ce qui est pourtant une des lois fondamentales de la pédagogie.
« Possédez des objets, mais n’en soyez pas possédés. »
« Se connaitre soi-même permet d’apprendre à se maitriser. »
« Cultivez la bonne humeur, la gaieté, l’humour… »
« Allons, mets-toi en marche et va vers toi-même. Alors l’univers te sourira »
« … la grande vérité de la sagesse éternelle : le chemin consiste à passer de la conscience égotique à la conscience universelle. »
L’Âme du monde – Frédéric Lenoir. Éditions NIL
Date de parution : 10/05/2012