Aïd Moubarak Saïd et que chaque année vous trouve BIKHIR, formule consacrée pour chaque fin de Ramadan , qui fait le bonheur des opérateurs téléphoniques de la place et permet aux gens de se rappeler au souvenirs des uns et des autres après un mois d’absence et d’abstinence. Donc je ne vais pas y déroger et du fond du coeur, je souhaite à tous une bonne fête sans pour autant être convaincu que nous soyons BIKHIR.
Il faut se rendre à l’évidence que l’activité touristique tourne au ralenti depuis plus d’une année maintenant combien même on voudrait nous rassurer sur notre formidable résilience aux effets induits du printemps arabe, de la crise de l’euro et de la crise tout court.
La décennie 2001-2010, sur la base du contrat programme Vision 2010, nous a fait faire un saut qualitatif important en matière d’infrastructures, d’investissements, d’innovation et de mise à niveau du produit touristique pour le rendre compétitif et attractif. Beaucoup d’efforts ont été consentis tant par le secteur public que le secteur privé pour asseoir une véritable stratégie touristique, ambitieuse certes, mais réaliste.
Doit on aujourd’hui nous arrêter au milieu du gué et nous mettre en échec faute de moyens et de volonté ?
Dans son discours du 10 janvier 2001, SM le Roi a dit : «Nous espérons que les efforts de tous se conjuguent pour que cet engagement soit concrétisé en projets ambitieux à même d’impulser fortement le développement du secteur touristique qui, si nous gagnons la bataille de son décollage, nous servira d’assise fondamentale pour remporter le grand Jihad économique et social que nous menons avec confiance, détermination et ambition»
Le tourisme a été décrété comme chantier prioritaire pour le développement économique et social de notre pays. Or, il semblerai que cela ai été oublié au profit d’autres projets, urgents certes, mais pas au point de le renvoyer aux calendes grecques.
On se doit de rappeler que le Tourisme est le premier secteur exportateur, donc pourvoyeur de devises au même titre que les phosphates, les rapatriements de nos RME et loin devant le textile, le offshoring ou autres niches.
Le tourisme est également créateur d’emploi pour une jeunesse en mal de recrutement aussi bien dans l’hôtellerie, que dans la restauration, le transport, l’animation, mais également dans l’artisanat, le bien être et les services.
Le bon sens voudrait, qu’après tous les efforts consentis, il serait inconcevable , voire irresponsable, de ne pas le maintenir au top des priorités de tout gouvernement d’autant plus que nos réserves de changes sont entrain de fondre comme neige au soleil et que notre balance commerciale est largement déficitaire à tel point qu’on parle d’accident macro-économique imminent !
La vison 2010 a péché au niveau de la Gouvernance, cela ne doit pas se répéter pour 2020. Aussi, et au vu des enjeux économiques et sociaux, les différents acteurs du secteur , public et privé , se doivent de trouver un terrain d’entente sur ce chapitre dans le cadre de l’esprit du partenariat qui les lie.
Un débat national s’impose avec la participation de tous les signataires du contrat programme National 2020 pour lever le voile sur les divergences d’idées qui peuvent encore exister. Nous n’avons que trop attendu la mise en œuvre de cette vision et s’il y a des zones d’ombres , il faudra rapidement les dissiper.