Education au Mouchage

Par Kasey

Éducation au Mouchage

     Posez vous quelques instants et réfléchissez à la façon dont vous mouchez votre bébé ? votre enfant ( après 3 ans ) et vous même ? Quels sont les gestes que vous mettez en place ? Quelles sont les techniques que vous employez ? Les avez vous apprises ? Lues ou Vues ?

     Le "mouchage" ou plus simplement la sortie des mucosités débute chez le tout petit dès la naissance. Un des premiers gestes du médecin est d'enlever les mucosités qui se sont mises dans le nez du bébé qui après l'accouchement pourrait l'empêcher de respirer.

     Ensuite, vous récupérez un bébé tout " neuf " qui a 100 ans devant lui pour devenir l'homme ou la femme qu'il sera. Ou souhaitera être. Il apprendra ses gestes de vous en premier lieu puis de lui même ou de l'environnement dans lequel il cohabitera. 

     La société actuelle est très axée sur la prévention ( prévention contre le cancer, prochainement contre la violence faite aux femmes, contre la délinquance au volant - superbes publicités -, contre le tabac - quoique là, ça laisse à désirer : à quand la prévention contre le cannabis ? -... ) : la prévention passe par l'éducation. L'éducation passe par les parents ! et ensuite par l'école ou les professionnels de santé. ( ce qu'en maintes occasions, les parents ont tendance à oublier et qui actuellement fait tellement de débats dans le Monde Éducatif ).

Ainsi, il y a une cinquantaine d'années au sortir de la seconde guerre mondiale, les dentistes se sont alarmés, et on décidé de faire de la prévention en incitant les gens à se laver les dents. 

C'était nouveau en France. 

Et aujourd'hui, il ne viendrait à l'idée d'aucun adulte de ne pas se laver les dents ( Quand j'étais petite, cela m'agaçait tellement, que j'avais développé une technique infaillible : frotter la brosse à cheveux sur la porte de la salle de bain... les parents n'y voyaient que du feu ! croyant alors que c'était le bruit du brossage de dents ;) )

Aujourd'hui, on prône à tout bout de champ le DRP. Drainage Rhyno Pharyngé.

Il s'agit d'une technique kinésithérapique consistant à désobstrué le nez de ses sécrétions hautes. 

Cette technique se doit d'être apprise auprès d'un professionnel de santé pour ne pas faire n'importe quoi. Soit en PMI, à la maternité, ou auprès de son kiné. 

Tout professionnel de santé a un rôle d'éducation. Et chez le physiothérapeute, ce rôle devient prioritaire et primordiale. ( félicitons l'initiative d'un MK sur Antony 92 qui a réalisé sur plusieurs années l'éducation/prévention du mal de dos chez les écoliers d'une classe de primaire - sur son temps libre !  - ).

      Le DRP est une technique qui se pratique chez le tout petit jusqu'à ce qu'il soit en âge de comprendre un mouchage classique par la maman.

Il a été remplacé (?) par les mouches bébé ( à la pompe ou électrique - très en vogue, leur utilité reste à démontrer- ) ou les techniques africaines consistant à apposer la bouche de la maman sur le nez de l'enfant pour avaler les sécrétions ( oui, cela se fait dans notre " civilisation occidentale ! " ).

Classiquement le DRP consiste à placer l'enfant sur le côté et à injecter du sérum physiologique dans la narine du dessus. 

Si la technique est bien réalisée : le liquide ( sérum physiologique et morve ) coule à travers la narine du dessous. C'est assez " magique " et visuellement " pédagogique ". 

Le problème du DRP c'est qu'il subit un effet mode, toutes les mamans ( ou papas ) le pratiquent ( parfois mal ) en injectant à tout bout de champ des pipettes de sérum physiologique au risque d'abîmer les muqueuses des narines de l'enfant ( qui dit alors muqueuses plus fragiles donc infections plus fréquentes donc DRP plus fréquents... = cercle vicieux. ) ( Mr. Fausser, MKDE pédiatrique a posté quelques articles sur le sujet dans différentes revues pour alerter sur cette pratique parfois abusive, si je ne me trompe pas.). 

L'autre problème du DRP c'est la violence " supposée " de la technique.

Avant de faire cela à votre enfant. Allongez vous sur le sol, prenez une pipette, et réalisez la technique sur vous. Vous comprendrez immédiatement pourquoi votre enfant déteste ! C'est désagréable, cela gène pour respirer... Bref, s'il y a un soulagement de l'enfant après parce qu'il respire mieux, sur le moment, on s'en passerait bien.

Il faut aussi poser son autre bras sur le corps de l'enfant pour l'immobiliser quand on ne doit pas s'y mettre à deux parents pour immobiliser l'enfant.

Certains kinésithérapeutes, comme Mme.Gambet-Drago ( si je n'écorche pas le prénom ) préconise de présenter à l'enfant la technique avec la méthode de la position magique ( www.massage-bebe.com association Edelweiss ). 

Dans tous les cas, il faut prévenir l'enfant, lui expliquer ce qu'on va lui faire et toujours lui dire que c'est nécessaire, pour son bien et qu'il sera plus facile de le supporter en coopérant.

    Mais voilà, votre enfant grandit...

Que faites vous alors : vous prenez votre mouchoir en papier, et vous l'appliquez sur le nez de votre enfant quand il est capable de souffler. Souvent, les parents mettent le mouchoir sur les deux narines, et compressent les deux. Mettant ainsi la cavité nasale en surpression et créant une sensation d'étouffement chez l'enfant qui ouvre alors la bouche pour respirer.

Il faut plutôt apprendre à l'enfant à moucher chaque narine l'une après l'autre. 

Et à se moucher dès qu'il sent son nez " pris " ou " encombré " sans attendre.

Pourquoi ? 

Parce qu'un nez bien débouché, qui est " net et propre " permet de respirer par le nez.

Un nez pris entraîne une respiration par la bouche non physiologique.

Une respiration par la bouche courante entraîne à terme des problèmes orthodontiques, d'apnée du sommeil ou autres désordres... dont les répercussions peuvent aller de la simple malposition des dents aux céphalées.

      Apprendre à respirer c'est quelque chose que le MKDE enseigne presque tous les jours à ses patients.

Un effort intense se fait en apnée inspiratoire pour former ce qu'il appelle le caisson diaphragmatique.

Un effort bref ( une série d'abdominaux par exemple ) se fait sur l'expiration, le plus souvent lente.

Une respiration physiologique se fait par le nez ( le coureur du dimanche s'en rend bien compte, le moment où il court bouche ouverte par climat tempéré c'est qu'il est fatigué, ou ne va pas tarder à avoir un point de côté - ou contracture du diaphragme - ).

Mais aussi l'inspiration physiologique se fait en remplissant le ventre d'air et à l'expiration, on souffle l'ensemble de l'air qui s'y trouve jusqu'à rentrer le ventre. ( Or, beaucoup de personnes notamment les femmes ne respirent que par le thorax parce que cela les avantage agréablement ^^ ).

      L'hygiène passe par tout un tas de données ( brossage des dents, se laver, nettoyer ses oreilles en préférant le spray au coton tige, se moucher... ) qu'il est important d'inculquer aux enfants dès le plus jeune âge.

Cassie.

PS : les données ci dessous sont les données scolaires telles qu'on les apprend en IFMK. J'aimerai faire remarquer qu'elles sont sujettes à discussion. Mme De Gasquet a développé d'autres concepts pour la respiration physiologique. Les professeurs de yoga aussi. Quant au fait de faire tous les efforts musculaires en expiration cela peut paraître aberrant puisque certains muscles " dit accessoires " sont inspirateurs ( les pectoraux par exemple ). Quant à Mr.Crépon, il avait constaté au cours d'une étude réalisée à l'ENKRE ( si je ne me trompe pas ) que le rôle soit disant physiologique de gonfler le ventre à l'inspiration et le rentrer à l'expiration était une aberration.

Être professionnel c'est aussi se renseigner ailleurs, chercher d'autres réponses qui améliorent ou affinent votre pratique au quotidien ou s'approchent davantage de vos convictions.