Titre : Marlysa, T2 : L'ombre de Dompour
Scénariste : Jean-Charles Gaudin
Dessinateur : Jean-Pierre Danard
Parution : Mai 1999
« L’ombre de Dompour » est le deuxième tome de « Marlysa ». Cette série est née il y a plus d’une dizaine d’années. Elle est l’œuvre conjointe de Jean-Charles Gaudin et de Jean-Pierre Danard. Le premier s’est chargé du scénario et le second des dessins. Cet opus est édité chez Soleil et coûte environ quatorze euros. La couverture nous présente l’héroïne en tenue sexy et néanmoins guerrière. Au second plan, on découvre ce qu’on suppose être la cité de Dompour mais également des adversaires angoissants et dangereux qui ne tarderont pas à se mettre en travers du chemin de nos héros.
La quatrième de couverture nous présente le texte suivant : « Un bébé abandonné par une étrange créature. Sur son visage : un terrible secret que recouvre un masque. Sous le masque : celle qui deviendra la belle et fougueuse Marlysa. Après la disparition de ses parents adoptifs, Marlysa part à la rencontre de ses origines. Tatrin, Cilia, Ossian et Stirius l’accompagnent dans ce périple dangereux qui va bouleverser leur destin et créer la légende de Marlysa, la femme au masque. »
« Marlysa » est une série de fantasy. C’est d’ailleurs pour cela que je m’étais intéressé à elle. Quand je me suis offert le premier album de cette saga, mes lectures favorites étaient « Lanfeust de Troy » ou « Les maîtres cartographes ». J’étais donc en recherche de nouvelles aventures dans ces univers dépaysant et médiévaux. Le tome initial était plutôt réussi. On s’y plongeait avec plaisir et on y naviguait avec joie. La lassitude n’existait pas. Les personnages qui jalonnaient notre lecture étaient sympathiques et attachants pour les gentils, inquiétants et dangereux pour les méchants. Bref, les bases semblaient solides et pouvaient permettre la construction d’une trame audacieuse et dense.
J’étais donc curieux de connaitre la suite des aventures de Marlysa. L’intégralité de cet ouvrage se déroule à Dompour, grande cité du monde dans lequel se déroule l’histoire. Cela dénote avec l’univers rural duquel sont issus notre héroïne et ses amis. Cela permet à l’intrigue de se diversifier et c’est toujours une bonne chose. Le fait que les protagonistes principaux soient étrangers à cette grande cité fait qu’ils nous la font découvrir à travers leurs yeux. Ils ne maitrisent pas les us et les coutumes locaux et cela accentue le côté aventurier de la narration.
Initialement, le groupe formé de Marlysa et ses amis sont formés de personnes qui quittent leur campagne dans le but de retrouver les parents de l’héroïne disparus. Malgré leur formation militaire, ils apparaissent bien jeunes et novices pour mener à bien cette épreuve. Mais leur périple leur fait rencontrer Stirius, une espèce de monstre mi- marin mi- terrien. Il joue le rôle d’un Hébus dans « Lanfeust de Troy » ou de Ghorg dans « Les forêts d’Opale ». Il est une force de la nature qui défonce tout ce qui passe, fidèle en amitié. De plus, il apporte une fibre humoristique évidente. Cette fibre est également construite sur le couple impossible formé de Cilian et Ossian. Ces deux-là se cherchent tout le temps et refusent de s’avouer leur amour pourtant évident pour tous les lecteurs.
Tous ces personnages hauts en couleur génèrent une lecture divertissante. Mais une série de fantasy ne peut pas se contenter de cela. Il est important de réussir les méchants. Cet album nous offre un grand florilège et toutes les formes et les statuts sont variés. On découvre d’ailleurs une montée en puissance à ce niveau-là. Cela a pour conséquence de nous présenter un combat final assez mystérieux dans les dernières pages. D’ailleurs le personnage de Marlysa et son masque connait, à nos yeux, une première révélation. C’est agréable de voir que ce fil conducteur n’est pas négligé.
Côté dessins, le trait de Danard est dans la lignée du style découvert dans le premier tome. D’apparence peu appliqué, il est tout en rondeur et accompagne parfaitement l’atmosphère du contenu. Les tons sont très colorés et satisferont un public très large parmi les adeptes du genre. La galerie des personnages est intéressante sur le plan graphique. Enfin, on prend plaisir à se plonger dans les rues de Dompour qui sont réellement habitées par une identité propre. Bref, l’immersion dans l’univers graphique de Danard est agréable.
En conclusion, « L’ombre de Dompour » est un ouvrage de qualité qui poursuit avec plaisir la série entamée lors de l’opus précédent. « Marlysa » apparait pour l’instant comme étant une saga de fantasy agréable qui, à défaut d’être novatrice pour l’instant, utilisent les codes du genre avec sérieux et talent. Je suis donc sincèrement curieux de voir si le troisième tome intitulé « L’autre côté » poursuivra cet élan positif. Mais cela est une autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 14/20