Monstre d’humanité, tel est le titre du spectacle de la Compagnie n° 8. C’est de nous tous qu’il s’agit. Tandis que les plus riches de la planète s’en fourrent jusque là, et même si Léo Ferré disait « Nous, on ne peut pas », nous sommes là à les applaudir pendant qu’ils jouent la fin du monde, la crise (depuis combien d’années, de décennies, parlent-ils de crise ?), les applaudir pendant qu’ils défilent, zombies couverts de boue, comme pour un défilé de mode. Ils se moquent de nous, laissent libre cours à la violence, à la vulgarité, à la débauche. Et nous rions, mais y a pas de quoi rire. Regardez les. Ils font comme s’ils distribuaient l’argent, mais c’est de la fausse monnaie, des dollars qui ne reposent sur rien, sur des bulles comme on dit à la bourse. Et si les actions (action, c’est le nom qu’ils ont donné pour désigner une part de capital, visant à nous priver de moyens d’agir) semblent mortes et enterrées, ils se jettent sur elles comme des fauves et récupèrent leurs billets. N’en sommes-nous pas complices ?