Pussy riot est un regroupement "anonyme" d'une dizaine d'"artistes" russes composé de femmes à 98%. Si on compte l'équipe technique qui filme les performances et celle qui produit le matériel en studio, ça peut s'étendre à près d'une vingtaine de membres. Elles portent généralement des robes très colorées, des bas nylons tout aussi colorés, et ce, peu importe le froid hivernal. Elles demeurent anonymes en utilisant des pseudonymes lorsqu'interviewées et portent perpétuellement une cagoule afin de masquer leur identité. Elles se présentent comme un groupe de musique punk inspiré des Bikini Kill ou des Riot Grrrl, groupes punks d'Amérique.
Elles carburent à l'affront social, aux propos politiquement chargés, à l'importance du discours féministe et à la propagation de l'image non standard de la femme en Russie.
Suite à leur invasion de la cathéderale orthodoxe du Christ Sauveur où elles se sont moqué de la sainte prière de Notre-Dame-De-Kazan et ont vivement soutenu des slogans anti-Poutine afin d'éviter sa ré-élection, Alexei Nikoforov, un avocat gouvernemental, a réclamé la prison pour trois des activistes féminines pour avoir "abusé de Dieu".
Le 3 mars suivant, Maria Alyhokhina, 24 ans, et Nadezahda Tolokonnikova, 22 ans, toutes deux mères d'un enfant en bas âge, ont été arrêtée et accusée de hooliganisme. Elles ont d'abord nié être membre du collectif et ont entamé un grève de la faim (sans succès) pour être détenues loin de leurs enfants. 13 jours après cette double arrestation, Ekatarina Samoutsevitch, 30 ans, a été identifiée comme la troisième punk en action dans la cathéderale et a rejoint les deux autres en tôle.
Le 4 juin, un document de 2800 pages d'accusation a été présenté à la cour. On leur a donné deux jours pour préparer une défense, ce qu'elles ont bien entendu refuser de faire (deux jours? pour répondre à 2800 pages? et en prison?) en se soumettant à une nouvelle grève de la faim (sans succès again).
Les autorités religieuses ont condamné sans appel les gestes des punks en soulignant que le Diable s'est payé tout un party en les laissant faire et que si il fallait laisser passer une telle chose à nouveau- le blasphême du "sacré"- la Russie serait perdue à jamais.
La population Russe n'est pas complètement de cet avis, soulignant que ses femmes sont victimes de leurs effronteries mais que des travaux communautaires seraient une meilleure punition contre des mères de famille.
Elles font face à 7 ans de prison pour désordre prémédité performé par un groupe de gens motivé par la haine et l'hostilité religieuse.
Quand Vladimir Putin a constaté que 51% de la population soutenait les trois femmes et que seulement 36% souhaitaient leur condamnation, il a demandé à la cour "de ne pas être trop dur envers ses trois chrétiennes"
Elles ont été trouvées coupables vendredi dernier et resteront encagées pour la prochaine année et demie.
Ne serais-ce que pour "crime contre la musique", elles ne savent franchement ni performer, ni chanter...
Pour Poutine, la sentence est contreproductive puisqu'elle a attiré l'attention internationale sur le régime répréssif dont il est la tête dirigeante.