Avant-propos :
- En Italie, et dans le monde du football, faire des investissements n’est pas chose aisée, aujourd’hui. La société a fait un choix important, et nous devons vivre avec. Suite au départ des anciens, sans oublier Thiago Silva et Ibrahimovic, il faut assurer la transition sans perdre de vue l’objectif que nous nous sommes fixés qui, avec quelques jeunes, ceux qui sont restés ainsi que les nouveaux arrivants, est de figurer dans le tiercé de tête. La Juventus est certainement favorite à sa propre succession, et ce parce qu’elle a bien opéré sur le marché. Elle possède une longueur d’avance sur l’Inter, la Roma, le Napoli et le Milan. Nous devons essayer d’atteindre l’objectif fondamental. Aux difficultés économiques du pays, vient se greffer le fair-play financier (FPF), lequel obligera les sociétés à doubler de vigilance. Je suis heureux avec les gars que j’ai à ma disposition. Ils ont fait une grande pré-saison et je suis sûr qu’ils feront aussi une grande saison. La société a fait un programme basé sur le long terme et il faudra du temps pour obtenir des résultats. Cela dit, cette équipe a les moyens de réaliser une bonne saison.
Sur l’équipe :
- J’ai la conviction que l’équipe que j’ai à ma disposition peut bien faire, et qu’elle plaira aux supporters.
- Numériquement, nous sommes bien. Il nous manque seulement une pointe.
- L’équipe peut s’améliorer, bien qu’elle connaisse des limites. Si je n’étais pas d’accord avec le président, je m’en irais. Les cessions (ici, Allegri fait sûrement référence aux ventes conjuguées de Thiago Silva et Ibrahimovic, Ndlr) furent le choix de la société, et nous avons conscience des difficultés (économiques) qui sont les nôtres. Qui sait, nous réaliserons peut-être une grande année. Tout le monde est disponible. Nous avons de bons joueurs, et nous avons besoin de travailler sur cette question.
- Dans le groupe, il y a un grand désir de s’améliorer et de se venger. Nous sommes le Milan et nous avons le devoir, chaque jour, d’honorer de la meilleure des façons le maillot en prenant la pleine mesure de la réalité des faits, parce que vous devez vivre de ce qui vous caractérise.
- Voilà déjà deux ans que Yepes et Bonera sont avec moi. Zapata nous a rejoint. Mexès a bien fait la saison dernière, jusqu’à l’automne. Acerbi est jeune et doit s’améliorer. Les champions ne naissent pas tous les jours. Un Thiago Silva naît une fois tous les X années. Nesta était un très grand champion. Tous ceux qui sont partis étaient des champions, aussi bien sur le terrain qu’en dehors. Pour l’heure, acheter des champions est devenu utopique.
Sur la préparation :
- Pour le moment, la préparation se déroule sans encombre. La saison dernière, à Pâques, nous étions en tête. Puis, en l’espace d’un mois et demi, nous avons donné le Scudetto.
- La condition physique s’est améliorée et, malgré la défaite contre le Real Madrid, nous avons fait une bonne pré-saison. Nous possédons un vivier juvénile intéressant, et pour que les jeunes s’améliorent, il leur faut jouer contre les grands clubs.
A propos de la situation des joueurs :
- Mexès est dans une forme assez bonne. Il a effectué un travail spécifique, et devrait être apte à partir de la semaine prochaine.
- Cassano s’est mis à disposition et n’a pas demandé de garanties techniques. Personne ne peut donner de garanties, pour l’instant.
- Je voulais être au fait de l’état d’Antonio et parler avec lui. Techniquement, c’est un joueur sublime et je voulais m’assurer que sa volonté était de rester ici. Milan a fait de grandes choses pour lui, en le guérissant et en le restituant au football.
- Je crois que Cassano est un joueur du Milan. Il fera de bonnes choses avec nous, mais d’ici le 31 août, nous verrons ce qui se passera. Chaque joueur doit se donner à fond pour tirer le club vers le haut.
- Pato est de retour (pour nous jouer un mauvais tour ?), et à son égard, les attentes sont significatives. Cette année, nous attendons de grandes choses de sa part, notamment des buts décisifs.
Sur l’adversaire du jour : la Juventus Turin !
- La Juventus est nettement plus favorite que nous la saison dernière. Nous n’envions pas la Juve, mais quand on travaille bien… Pour ce qui est du mercato, elle a bien opéré. L’AS Roma a agi différemment, en misant sur la jeunesse.
- La Juventus est un cran au-dessus du Milan, de l’Inter, de la Roma et du Napoli. Ces équipes doivent faire tout leur possible pour combler les lacunes existantes.
Sur le mercato et les objectifs du club :
- Le Président a fait un choix économique. L’objectif prioritaire est de figurer dans le tiercé de tête.
- Si, d’ici le 31 août, un milieu de terrain et un arrière latéral gauche nous rejoignaient, nous serions les plus heureux. Nous avons certes conscience de nos limites.
- Je ne pense pas que la Juventus cédera Matri, lequel s’est montré décisif à des moments clés, comme ce but qu’il inscrivit face à nous. Borriello est déjà passé par Milan. Il s’est distingué positivement puis a été vendu, il y a deux ans de cela, lorsqu’Ibrahimovic est arrivé. Ce sont des cas à évaluer. Pazzini est un joueur de l’Inter ; la décision leur appartient.
Sur le match qui aura lieu demain (ce soir, Ndlr) :
- Dans l’entrejeu, j’étudierai les possibilités, et peut-être que je ferais tourner afin de reposer Nocerino. Constant se porte bien.
- Pato est revenu, c’est une bonne nouvelle ! Demain, il est possible qu’il débute, en compagnie de Boateng et un entre Robinho et El Shaarawy.
- Demain, il n’y aura pas Ambrosini, qui a reçu un coup au pied, mais Montolivo jouera devant la défense. Pour débuter, la charnière défensive centrale pourrait être Bonera – Zapata.
- Mon but est de savoir à quel niveau évolue l’équipe, sans me soucier de l’adversaire, s’il s’agit du Real ou d’un autre. Demain, l’équipe jouera en fonction du premier match de championnat.
Analyse :
Tout en se voulant rassurant, Massimiliano Allegri insiste à plusieurs reprises sur les limites qui touchent l’équipe. L’équilibre est délicat à trouver, pour la raison simple qu’on ne saurait occulter la réalité des faits. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les ventes d’abonnement atteignent des records négatifs (!). Les supporters ne s’y trompent pas : ils voient bien que les paroles ne sont pas mises en pratique, que l’on joue avec leurs nerfs, etc. Timidement mais sûrement, la communication du club évolue, devient plus réaliste. Ainsi, joueurs et dirigeants, comme un seul homme, jouent franc jeu lorsque leur est demandé ce qu’il en est des objectifs. Finis les propos racoleurs, les comparaisons saugrenues avec le Barça, que sais-je, l’heure est à la cohésion. Sans vouloir affoler les foules, le coach a répété que les trois premières places étaient jouables. En citant la Juventus, l’Inter, la Roma et le Napoli, à chaque fois dans le même ordre, on comprend que les équipes concurrentes (directes) ont été identifiées, suivant les forces de chacune d’elles. Pour atteindre cet objectif, devenu rédhibitoire pour une bonne partie des tifosi, Allegri espère conserver Cassano, avec lequel il s’est entretenu, pouvoir compter sur un Pato revigoré techniquement et surtout physiquement, que les meilleurs jeunes confirment les espoirs entrevus lors de la pré-saison, et un ou deux coups supplémentaires au niveau du mercato. En l’occurrence, le coach a parlé d’un arrière latéral gauche, d’un milieu de terrain et d’un attaquant de pointe. Trois joueurs, donc. La piste Kakà s’est nettement refroidie depuis cette information révélée par le journal Marca, selon laquelle le Real Madrid estimerait le prix de son milieu offensif à 20 millions d’euros ! La rencontre prévue demain (aujourd’hui, Ndlr), entre Adriano Galliani et Silvio Berlusconi, donnera l’occasion aux deux comparses de trouver une autre stratégie, ou d’abandonner définitivement l’affaire.
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