Toutes mes excuses pour le silence de ces derniers mois, mais entre la quantité de travail que j’ai eu et les vacances, impossible de respirer et de prendre le temps de raconter les événements (marquants) qui sont arrivés ces dernières semaines.
Depuis plusieurs semaines, l’Espagne s’enfonce dans la crise, c’est le mot juste, ça dépend de l’optimisme ou du pessimisme avec lequel on la voit. Concrètement, dans la vie quotidienne, je peux dire que c’est la première fois depuis (quasiment) 4 ans que je vis ici que je ressens vraiment les tensions et (presque) de la peur, et que je me demande s’il faut rester ici, ou s’en aller. Cependant, que faire quand on a toute sa vie ici, ses amis, son couple, son travail ? Faut-il se laisser déborder par le pessimisme ambiant ? Pour l’instant, j’ai décidé de rester, mais en gardant à l’esprit que peut-être il faudra s’en aller. Je crois finalement que tous ces événements et cette crise permettront une économie plus seine et une restructuration en profondeur qui permettront aux talents de ce pays de faire valoir leur potentiel.
Bref, mais qu’est ce qu’il se passe ? Mais que se passe-t-il ?
La crise en Espagne, résumé des évenements vécus
Afin de rendre un peu plus digeste l’explication des événements, je la ferais en deux parties (oui, oui, c’est l’été quand même)
1- Scandale financier de Bankia
Rodrigo Rato, le président de Bankia (union de nombreuses banques et caisses d’épargne, dont « Caja Madrid », une des plus grandes du pays), annonce sa démission le 7 mai 2012. Le jour suivant, le 8 mai, l’Etat Espagnol annonce qu’il sauvera le groupe bancaire à hauteur de 21 milliards d’euros. Une petite somme lorsque l’on sait que l’État Espagnol était déjà endetté. Il sera mis en examen plusieurs mois plus tard pour expliquer leur gestion, ainsi que 21 anciens ministres et banquiers dont Pedro Solbes et Elena Salgado, l’ancien et l’actuel gouverneurs de la banque d’Espagne, Luis María Linde et Miguel Ángel Fernández Ordóñez.
Ce scandale a profondément marqué les esprits, car il découle directement d’une mauvaise gestion et surtout d’affaires d’ « ententes » entre politiques et banquiers afin de dissimuler le scandale. De plus, ce sont les citoyens espagnols, déjà fortement touchés par la crise, qui devront, par leurs impôts, taxes, etc. payer ce sauvetage bancaire. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses critiques sont apparues suites à celui-ci.
Une caricature sur le sauvetage bancaire:
A gauche: “Ma chaise roulante!” “C’est pour Bankia”
Au centre: “Ma retraite!” “C’est pour Bankia”
A droite: “Ma bourse de cantine!” “C’est pour Bankia”
Légende: Incompétent Monsieur Rato, Don Rodrigo, qui avait tant de figuiers et qui a perdu les figues.
2- Perte de confiance dans la classe politique
Découlant du point précédent, beaucoup d’Espagnols ont complètement perdu confiance dans la classe politique. Le président du gouvernement, Mariano Rajoy, n’a pas du tout su communiquer les mesures qui ont du être prise, se recluant même dans un bâtiment isolé de la Moncloa afin de ne pas faire face aux critiques.
Lors de l’annonce des mesures d’austérité au parlement et l’annonce d’un éventuel sauvetage du pays, tout le monde attendait un message de tranquillité et d’optimisme de la part du leader du pays. La réaction a été toute autre : une fuite pure et simple du président, que l’on peut voir dans cette vidéo. Le président s’avance, les journalistes demandant « un message de tranquillité s’il-vous-plait » et celui-ci tout simplement, se retourne et s’en va.
Contrairement à ce que j’ai pu voir à de nombreuses reprises en France, et notamment avec Sarkozy, lors de période de tension, et même si peu de personnes y faisait attention, on pouvait le voir, lors de conférences de presse, expliquer ses décisions et les conséquences qu’elles auront. Ici, et avec Rajoy, on ne voit aucune apparition télévisuelle, si ce n’est de Soraya Sáenz de Santamaría, la vice-président, qui explique les « sacrifices qui devront être faits »
D’après ce que ma famille et mes amis ont pu me dire, à la télévision française, on parle de temps en temps de l’Espagne, mais j’aimerais savoir ce que vous pensez de ces problèmes ? En avez-vous entendu parler ?
Source des images:
Mariano Rajoy
Adiós mi querida España
Augmentation de la TVA
Privilèges des hommes politiques
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