Interview de Robert Pattinson et
David Cronenberg avec Associated Press :
"Je me disais : OK, c'est mon futur travail," raconte Pattinson.
Pattinson a désormais la tâche peu enviable de réaliser son film le plus ambitieux, son rôle le plus adulte, à travers la tornade des médias, l'instinct suggérerait de courir comme une meute de loups-garous. Promouvoir "Cosmopolis" place Pattinson devant les caméras et les microphones pour la première fois depuis que sa partenaire dans "Twilight" et petite-amie Kristen Stewart s'est excusée publiquement pour avoir eu un rendez-vous galant avec le réalisateur Rupert Sanders le mois dernier.
Les circonstances gênantes, dit-il, sont "dissociés" du film, et il est jusqu'à présent peu enclin à se servir de cette attention pour faire une réponse publique au scandale. Au contraire, il cherche à faire dévier l'attention sur "Cosmopolis", un film qui, dans une précédente interview avant l'avant-première au festival du film de Cannes "a changé la manière dont je me vois" raconte t-il.
Si Pattinson est tout naturellement sur ses gardes à propos de sa vie privée, il est sincère et humble à propos de ses anxiétés en tant que jeune acteur. A 26 ans, Pattinson est peut être un des visages les plus célèbres de la planète, il cherche encore ses repères en tant qu'acteur - une profession, dit-il, qu'il n'a jamais désiré, il est tombé dedans par chance et l'a toujours trouvé inconfortable. Son parcours invraisemblable a commencé avec "Harry Potter et la coupe de feu" et "Littles Ashes," dans lequel il a joué Salvador Dali.
"Ensuite j'ai eu "Twilight" et c'est soudainement devenu un monde totalement différent dans lequel se frayer un chemin," a raconté Pattinson dans une récente interview à New York. "La plupart des gens qui ont leur gros succès, ont repéré quelles étaient leurs facultés, moi pas encore, vraiment."
"Cosmopolis" est un film radicalement différent qui va surement embrouiller les idées non seulement de la horde de fans de "Twilight" qui vont faire la queue vendredi, mais aussi des cinéphiles. Pattinson lui même l'a regardé 4 fois pour essayer de le comprendre.
La première adaptation cinématographie d'un roman de Don Delillo, "Cosmopolis" parle d'un financier brillant, Eric Packer (Pattinson) qui traverse tranquillement Manhattan malgré les embouteillages, dans le sanctuaire isolé de sa grande limousine blanche avec comme simple but de se faire couper les cheveux. Mais le trajet, qui inclut des visites à sa nouvelle femme (Sarah Gadon), une prostituée (Juliette Binoche) et des manifestants anti-capitaliste (Mathieu Amalric), se dégrade pour Packer, qui regarde froidement sa fortune disparaître suite à un mauvais pari sur le Yuan chinois.
"C'est un égocentrique qui veut voir une sorte de spiritualité dans son égocentrisme," raconte Pattinson. "Ça reflète un peu ce que les acteurs pensent d'eux-mêmes."
Pattinson est dans chaque scène du film, lequel repose sur son inexpérience, sa performance hyper littéraire pour le porter à travers un cadre limité et les dialogues intenses de DeLillo - Cronenberg les a quasiment retranscrit mot pour mot. Bien que quelques critiques ont trouvé le film statique et impénétrable (peut être des réponses intentionnelles), la plupart des critiques ont encensé la performance de Pattinson, dont beaucoup disent que c'est une preuve que le beau gosse peut jouer.
Le langage stylisé et la nature atypique du film en ont fait un choix risqué et intimidant pour Pattinson.
"Je ne pouvais pas entendre la voix du personnage. Il n'y avait rien," dit-il. "C'était effrayant de dire oui à quelque chose alors qu'on ne sait pas ce que c'est. Je savais que c'était intéressant, je savais qu'il y avait quelque chose de spéciale mais je ne savais pas comment le faire ou ce que je pouvais apporter. Mais quand vous commencez à dire non à Cronenberg car vous ne savez pas si c'est assez bon, vous prenez une décision stupide."
Il est clair que sa célébrité dans "Twilight" pèse lourd sur Pattinson, qui dit qu'il sait que les gens regardent ses films "à cause d'un contexte culturel."
"Rob est populaire", raconte Cronenberg.
"Je n'aurais pas pu choisir Rob sans "Twilight" tout comme je n'aurais pas pu prendre Viggo (Mortensen) sans "Le seigneur des anneaux", raconte le réalisateur dont les 3 précédents films - "A history of Violence", "Easter Promises", "A dangerous Method" - ont Mortensen en vedette. "Le fait est que quelqu'un qui a de l'influence et qui est prêt à faire un film qui est difficile est un cadeau pour un réalisateur car vous n'avez pas seulement le bonne personne en tant qu'acteur, mais vous obtenez l'intérêt des financiers et vous pouvez faire le film. Ça n'a pas été un film facile à faire."
Pattinson semble motivé par la liberté de choix qui arrive avec la fin de "Twilight", qui sortira en Novembre. Il va faire parti de film ambitieux loin des blockbusters : "Mission : Blacklist," un thriller militaire, et "The Rover" par le réalisateur australien David Michod ("Animal Kingdom"), un rôle pour lequel il a du plus se battre que les autres, raconte t-il.
S'embarquer dans "Cosmopolis" semble faire parti d'un processus pour Pattinson - de connaissance de soi, de doute, de peur. Interrogé sur s'il à l'impression d'être un acteur maintenant, il répond rapidement, "Non."
"Aussitôt que vous commencez à exister dans un certain monde, vous avez l'impression d'avoir une quantité formidable de baguage tout le temps," dit-il. "Vous êtes coincé dans cette routine ou vous voulez que les gens pensent que vous êtes autre chose, mais vous êtes trop effrayé pour faire ce qu'il faut pour être une autre personne.
"Et puis vous recevez un cadeau comme ce film où c'est plus facile que je ne le pensais," raconte t-il. "Vous le faite simplement. Ça n'a pas vraiment d'importance si vous échouez." Source : Le RpattzClub. #Laura